Crêt-Bérard fête ses 50 ans

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Crêt-Bérard fête ses 50 ans

31 mars 2003
Havre de paix au milieu des prairies et des chants d’oiseaux, entre Tour de Gourze et Mont-Pèlerin, Crêt-Bérard fête 50 ans de fidélité à sa vocation première : offrir un lieu de rencontre, de partage et de ressourcement pour se recueillir, reprendre confiance, se laisser habiter par un silence fécond, mais aussi pour dialoguer Les festivités démarreront avec le partage du pain de Pâques, enfourné sur la colline, et se termineront par une journée de réjouissances que Liliane Jossevel, dont la vie se confond avec celle de la maison pendant 42 ans, ne veut manquer pour rien au monde

« Une étape inspirée et harmonieuse pour travailler, se recueillir, se retirer, se rencontrer ». La plaquette de présentation de la maison dont l’Eglise s’est dotée il y a 50 ans dans un grand élan d’enthousiasme des jeunes paroissiens (JP) de l’époque, donne du lieu une image idyllique, tout en soulignant l’accueil très professionnel qui est réservé aux hôtes. Le temps des dortoirs et des pique-niques sortis des sacs est bien révolu.

Pour pouvoir recevoir aussi bien des hôtes en retraite, des groupes de jeunes, des participants à des stages de formation et de développement personnel, que des groupes hors Eglise, venus suivre un séminaire, Crêt-Bérard a professionnalisé son accueil hôtelier. Plus de 100 lits, 8'000 nuitées, 20'000 journées d’hôtes et 30'000 repas par an, ça ne se gère pas à la bonne franquette. Mais l’esprit des lieux a été respecté : on peut toujours y faire une retraite en toute quiétude, y écrire, - des écrivains et des étudiants s’y installent pour pouvoir rédiger en paix un livre ou un mémoire -, sans être dérangé par un groupe d’apprentis en cours de formation ou par les participants à une retraite d’enfants.

Des générations sont passées à Crêt-Bérard et emporté du cloître en pierre ocre du Jura, un souvenir lumineux. « Pour moi, Crêt-Bérard a été un chantier de jeunesse qui m’a donné des cals au main, à force de creuser des tranchées pour les canalisations d’eau !» raconte le pasteur Maurice Terrail qui a contribué à coups de pioche à donner forme au rêve un peu fou de l’aumônier de la jeunesse Albert Girardet, d’édifier un centre de rencontres. Le rêve rallia des milliers de jeunes, enthousiastes.

Pour Noëlle, Crêt-Bérard lui a permis de se retrouver, en pleine tourmente personnelle, de donner sens à des paroles de l’Evangile qu’elle a soudain pu mettre en rapport avec sa vie, lors d’une retraite de la semaine Sainte.

Trois offices jalonnent les journées depuis les débuts de la maison-cloître. «On tient à ces moments de liturgie et de prière qui permette de reprendre souffle, explique Pierre-André Pouly, le cinquième résident de Crêt-Bérard, ils sont un point de repère. Souvent, on lâche tout pour y assister». Il insiste aussi sur l’accompagnement pastoral proposé à ceux qui le désirent.

§Précieuse indépendance Crêt-Bérard est dirigé par un Conseil de fondation, ce qui lui assure une indépendance et une liberté de mouvement dont se félicite le maître de céans. « On ne dépend pas de chaque rhume du Synode ! » souffle-t-il dans un sourire, il nous faut donc compter sur un financement indépendant et nos propres ressources, et en chercher au besoin, pour pouvoir tenir nos engagements financiers ». L’accueil d’hôtes extérieurs à l’Eglise permet de faire tourner la maison et d’assurer une grande diversité d’activités, qui vont du stage d’art thérapie à la retraite ignacienne, en passant par les cours de développement personnel, les ateliers bibliques sur des textes hébreux et grecs avec Lytta Basset, les veillées littéraires, les rencontres de Crêt-Bérard, et les tables rondes où croyants de tradition juive, chrétienne, bouddhiste et musulmane dialoguent ensemble.