Sur la Riviera vaudoise, les « spis » épaulent la police

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Sur la Riviera vaudoise, les « spis » épaulent la police

12 juin 2003
Entre Vevey et Villeneuve, une vingtaine de ministres réformés et catholiques ont créé une équipe régionale d’urgence
Mis en place à la demande des unités de secours, ce service interconfessionnel offre écoute et accompagnement humain. Le cadre idyllique de la Riviera n'empêche pas la détresse humaine. C'est pourquoi les Eglises chrétiennes y ont mis sur pied une équipe régionale d’urgence. Ce sont les services de secours, police en premier lieu mais également pompiers ou ambulanciers, qui nous ont contactés, explique le pasteur des paroisses de Corsier et Corseaux Pierre Bader. Dans certaines situations, ils sont confrontés à d'importants besoins en écoute, en réconfort qu’ils n’ont ni le temps ni les moyens de satisfaire ». Depuis un peu plus d’une année, une vingtaine de « spis » - pasteurs, prêtres et diacres - se tiennent prêts à intervenir là où un accompagnement humain s’avère immédiatement nécessaire : annonce de décès, agression, accident, incendie, crise familiale, etc. Les victimes sont donc les premiers bénéficiaires visés, même si le cas échéant un professionnel peut y avoir recours. « Mais attention, il ne s’agit pas de debriefing. Nous offrons un soutien moral et de l’espérance ».

Le fonctionnement de ce service interconfessionnel regroupant des catholiques, des réformés et des évangéliques, se veut assez simple : un numéro de téléphone a été communiqué aux différents organes d’intervention et dans certains hôpitaux. Dévié, l’appel aboutit chez l’un des trois permanents de service qui possède une liste de personnes disponibles et peut contacter celle qui convient le mieux ou qui est la plus proche. Chaque bénévole de cette équipe interconfessionnelle reçoit une formation et s’engage à respecter une charte, qui comprend notamment l’absence de prosélytisme, le souci de confidentialité et le respect des convictions philosophiques et religieuses de chacun. « Il est également précisé que notre rôle ne consiste en aucun cas à nous pouvons offrir doit se limiter à une seconde visite éventuelle ».

§Habitudes à prendrePour l’instant, les sollicitations demeurent épisodiques, sans doute en raison d’habitudes encore à prendre. Tel est en tout cas l’avis de Pierre Bader: « Les choses se mettent doucement en place. Nous restons convaincus de l’utilité de la démarche et il faut simplement que les habitudes se prennent. Ce réseau est en fait la réactualisation de ce qui se faisait naturellement autrefois dans le cadre de petites communautés villageoises où tout le monde se connaissait ». L'équipe est déjà intervenue lors de drames familiaux et a pris en charge moralement pendant plusieurs heures des enfants dont la maman avait disparu dans un état mental précaire. D’autres visites ont eu pour cadre l’hôpital.

Une seconde expérience pilote existe dans le canton de Vaud. A Yverdon-les-Bains plus précisément, où une aumônière s’est mise à disposition de la gendarmerie. L’avenir dira quel type de démarche convient le mieux et s'affirmera dans la durée.