Beaucoup de clients et toujours moins de sous :Le Centre Social Protestant de Genève aux abois reçoit une aide supplémentaire de l'Etat

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Beaucoup de clients et toujours moins de sous :Le Centre Social Protestant de Genève aux abois reçoit une aide supplémentaire de l'Etat

29 septembre 2003
Il manque 500'000 francs au CSP de Genève pour boucler et équilibrer son budget annuel
Victime de la morosité économique et d’une diminution des legs, le CSP doit à tout prix sortir des chiffres rouges pour continuer à offrir ses différents services à la population. Le SOS qu'il a lancé aux Genevois a eu un écho: le Conseil d'Etat genevois lui accorde une subvention supplémentaire de 200'000 francs pour la prise en charge partielle de son déficit 2002.La situationn 'est pas pour autant assainie.

Les brocantes, qui représentent 50 % des recettes du Centre Social Protestant de Genève, pâtissent de la morosité économique générale. Les rayons ont plus de peine à se remplir. Crise économique oblige, on hésite en effet à se débarrasser de ses anciens meubles. On achète du mobilier bon marché moins solide et d’une utilisation plus courte. Ce qui aggrave la situation difficile dans laquelle se trouve aujourd’hui le CSP genevois, qui a par ailleurs vu baisser la subvention que lui accorde l’Eglise Protestante de Genève (EPG), elle-même confrontée à de graves difficultés, sans parler de la raréfaction des legs, qui constituaient jusqu’alors une source de revenu non négligeable.

«Si par le passé nous avions les moyens de voter un budget déficitaire, pour l’année 2004, nous devons absolument l’équilibrer !» explique le directeur du CSP, Pierre-Alain Champod. Les finances de cette institution dépendent pour beaucoup des recettes extraordinaires composées de legs. Le nombre de personnes qui couchent quelques lignes sur leur testament en faveur du CSP est en constante diminution. Impossible de savoir si c’est une nouvelle tendance ou le fruit du hasard », observe Pierre-Alain Champod. Auparavant, une moyenne des recettes extraordinaires des 10 dernières années était prise en compte. Environ 500'000 francs. Mais, les déficits des années 2002 (300'000 francs) et 2003 ont déjà bien entamé les réserves à disposition. Pour l’année 2004, le CSP doit donc absolument réunir les 5,5 millions de francs nécessaires à son fonctionnement. Le CSP joint les deux bouts aussi grâce aux dons. Pour augmenter le nombre de donateurs, 90'000 lettres ont été adressées à des foyers genevois.

§Licenciements évitésPour renouer avec les chiffres noirs, Pierre-Alain Champod a mis sur pied un plan d’assainissement financier. Des restrictions budgétaires qui devront dégager une économie de 430'000 francs. Les 59 employés du CSP devront ainsi réduire leurs salaires de 5%. Une mesure qui permettra d’épargner 200’00 francs. Une décision difficile à prendre pour le directeur : « C’est dur de demander aux salariés de diminuer leurs salaires alors que le travail qu’ils fournissent est de qualité », mais qui pour le moment évite de licencier. Un autre apport de 40'000 francs grâce au non renouvellement des postes vacants. Le Centre protestant de vacances, Camarada et ACOR (Association contre le racisme) ne seront plus subventionnés. Les postes de civilistes et de stagiaires seront supprimés.

Beaucoup de clients et toujours moins de sous

En manque de liquidité, le CSP ne manque toutefois pas de clients et d’utilisateurs de ses services : 59 collaborateurs et 300 bénévoles dispensent des conseils et des solutions dans le domaine social, juridique, familial et de l’aide aux réfugiés. Des activités pour les retraités et préretraités et l’atelier Galiffe destinés aux personnes souffrant de troubles psychiques font aussi parties de ses missions. Les personnes à mobilité réduite peuvent compter sur des transports gratuits pour rendre visite à un proche hospitalisé. Le Vestiaire offre gratuitement des habits aux plus démunis. Impossible de donner un chiffre précis du nombre de personnes qui recourt à ses différents services. « Les personnes qui passent par nos services vont de ceux qui appellent pour un conseil juridique à ceux qui participent à une sortie avec Bel âge » explique le directeur du CSP. A quelques mois de son cinquantième anniversaire, le CSP genevois lance un pressant appel à la générosité, pour pouvoir continuer à aider tous ceux qui s’adressent à l’un de ses services.

§CCP 12-761-4