Le rock n’a pas remplacé la musique classique

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Le rock n’a pas remplacé la musique classique

20 janvier 2016
Protestinfo propose régulièrement des éditos rédigés par des membres des rédactions de Médias-pro.

Responsable de Protestinfo, Joël Burri profite de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens pour se réjouir de la diversité des confessions.

Photo: CC(by-nc) Catho Alsace

Il y a quelques jours, je suis tombé, par le hasard des réseaux sociaux, sur une opinion parue dans le Washington Post. «Vous voulez que la génération Y revienne à l’Eglise? Arrêtez d’essayer de rendre l’Eglise “cool”», titrait Rachel Held Evans, la jeune blogueuse à succès, auteure de cette réflexion. Dans son texte, elle fait le constat que bien que de la musique rock a remplacé les orgues, que l’on serve du café avant, après, pendant le service religieux, que l’on puisse même gagner un iPad à l’église; les jeunes adultes continuent à bouder les lieux.

Elle raconte comment elle-même a quitté les bancs d’églises avant de finalement y revenir, dans une paroisse catholique. Et ce n’est pas un café ou de la musique, qui l’ont ramenée à la foi, mais simplement ces rituels «pratiqués, offerts et expliqués dans le contexte d’une communauté aimante, authentique et inclusive.»

Je crois que cette chronique américaine a aussi quelque chose à nous dire à nous Européens. Ici aussi, les Eglises obnubilées par les chiffres de fréquentations (souvent perçue bien en deçà de la réalité) cherchent à se réinventer… Et tout naturellement lorgnent sur les Megas-church américaines comme modèles de réussite.

Je doute que des synthétiseurs et des écrans suffisent à attirer un public nombreux, d’ailleurs les chiffres cités par Rachel Held Evans semblent prouver le contraire. Par contre, ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui, les fidèles comme l’ensemble de la population sont devenus très mobiles. On fera quelques kilomètres pour faire ses courses ou assister à un spectacle, tout comme se déplacer pour se rendre dans une Eglise qui répond à nos attentes semble aussi normal.

Le critère géographique comme définition de la paroisse est peut-être à repenser, mais il ne faudrait pas tout changer pour adopter le mode de fonctionnement aujourd’hui à la mode. Les Eglises réformées continuent de répondre aux besoins de certains et Rachel Held Evans, nous le rappelle, même les jeunes peuvent se sentir mieux dans une Eglise historique.

Plutôt que de tout changer pour, au final, faire tous tout pareil, pourquoi ne pas tenter de mettre parfois en avant son héritage. Comme le hip-hop n’a pas fait disparaître tous les amateurs de musique classique, je reste persuadé qu’il reste des personnes qui se sentent bien dans une paroisse plus traditionnelle.