Dans l’Égypte antique, le calendrier compte douze mois de trente jours et cinq jours supplémentaires dits « épagomènes » durant lesquels sont nés les cinq Dieux primaires. De nombreuses fêtes religieuses jalonnent l’année, beaucoup durent plusieurs jours et donnent lieu à des processions, telles que celle du taureau Apis à Saqqara (Memphis) (voir illustration). En Mésopotamie, la grande fête d’Ishtar marque le Nouvel An babylonien. La statue de la déesse est conduite en procession au grand palais où le roi est autorisé à passer symboliquement la nuit avec elle afin de confirmer son statut d’élu. Dans le judaïsme, l’année 662 av. J.-C. marque la fin des processions polythéistes en Judée. Dieu, Yahvé, a une nouvelle épouse : Israël. Dès lors, la ville de Jérusalem deviendra le centre de tous les pèlerinages.

Les pèlerinages chrétiens se développeront dès le IVe siècle de notre ère, dès le moment où les persécutions cessent. De nombreux croyants sont avides de retrouver les hauts lieux de la Bible. Les pèlerinages à Rome se développeront également à partir du Ve siècle. Ce rapide survol permet de démontrer à quel point l’histoire des pèlerinages est enracinée dans une culture plus ancienne qui trouve ses racines dans la plus haute Antiquité. Du Proche-Orient à Rome, la pérégrination garde une place prépondérante dans l’expérience spirituelle humaine, par-delà les siècles et les traditions religieuses. Plusieurs activités enrichiront cette exposition. Une conférence publique sur le pèlerinage à Jérusalem au Moyen Âge, un exposé sur le rôle de la bannière, une balade commentée sur les processions de translation de reliques de l’abbaye d’Hauterive à la cathédrale de Fribourg permettront de mieux cerner tous les enjeux des pèlerinages.