Une campagne numérique pour toucher un autre public
Lancée en avril 2023, cette première campagne de communication commune de l’Eglise réformée évangélique (EREN) et des Eglises catholique romaine et catholique-chrétienne depuis près de 20 ans est entrée dans une nouvelle phase, fin septembre. Des spots ont été diffusés durant 15 jours dans les bus TN, sur les écrans publicitaires des stations essence et dans les bureaux de poste.
L’objectif? «Expliquer ce que l’on fait! Avec l’évolution de la société et la perte des repères historiques, la demande de soutien fnancier par la contribution ecclésiastique volontaire est en concurrence avec les appels aux dons d’ONG. Il est nécessaire de rappeler notre rôle ainsi que tout le travail social et l’accompagnement spirituel réalisés par nos Eglises pour l’ensemble de la population neuchâteloise. Notre présence est reconnue d’intérêt public dans une société en recherche de valeurs et de repères. La perte du sentiment d’appartenance est identique dans nos trois Eglises, ce qui induit que nous connaissons les mêmes problèmes fnanciers», explique Jacques Péter, référent immobilier et fnances au Conseil synodal de l’EREN et président de la Commission fnancière interéglises.
Enrayer la baisse des revenus
La baisse des revenus de l’EREN est linéaire et régulière. Sur les douze dernières années, l’Eglise réformée a notamment perdu, en moyenne, entre 150'000 et 200'000 francs de contributions ecclésiastiques – facturées et perçues gratuitement par l’Etat – par an. «C’est important de faire quelque chose afin de stopper la diminution des montants reçus, sans quoi nous aurons l’obligation de redimensionner la voilure. Cette campagne, c’est un pari. C’est difficile d’en mesurer l’impact et nous n’avons pas d’idée quant à sa rentabilité», précise Jacques Péter.
Durant ces trois années, les trois Eglises investiront 150'000 francs dans cette campagne, dont la moitié pour l’EREN, conformément à la clé de répartition actuelle interéglises. En espérant qu’il en résulte une augmentation des personnes se déclarant protestantes au moment de remplir leur déclaration d’impôts, que celles le faisant déjà paient leur contribution – en 2023, seules 35% des personnes inscrites l’ont fait, partiellement ou en entier –, et que d’autres deviennent donatrices sans passer par l’Etat.
Quatre capsules vidéo
En plus de la capsule vidéo visible en septembre dans les bus TN, sur les écrans publicitaires des stations essence, dans les bureaux de poste et largement reprise sur les réseaux sociaux et sur internet (www.3eglises-ne.ch), d’autres trailers seront visibles jusqu’en décembre sur les réseaux sociaux et sur internet. En optant pour une campagne de communication numérique, les Eglises espèrent toucher et sensibiliser un public difficile à cibler et qu’elles n’atteignent pas en temps normal: les personnes distanciées, les familles et les jeunes.
Faire le choix d’une campagne commune était une évidence pour Jacques Péter, les trois Eglises reconnues par l’Etat dans le canton de Neuchâtel ayant toujours fonctionné de cette manière: «Nous avons de petites divergences, mais beaucoup plus de choses nous unissent, parmi lesquelles en premier lieu notre spiritualité chrétienne, mais également notre manière d’exprimer notre foi et notre volonté de témoigner au sein de la population. Certaines de nos actions, par exemple les aumôneries, sont œcuméniques.»
En 2025, l’EREN et les Eglises catholique romaine et catholique-chrétienne prendront part à plusieurs événements rassembleurs – Nuit des Eglises, Journées du patrimoine, etc. – afin de continuer à se faire connaître, encore d’une autre manière et peut-être auprès d’un nouveau public.