«Il n'est de richesse que d'hommes»
Les self-made-men de l'économie mondialisée
Issu d’un milieu modeste, il a su voir avant tout le monde un changement économique et technologique déterminant. Il a travaillé dur pour réaliser ce rêve. Mais en route, il a rencontré beaucoup d’adversité, des ennemis féroces. Malgré tout, il s’est accroché et a triomphé seul de tous les obstacles.
Cette histoire vous rappelle quelqu’un? Mais qui, au juste? Andrew Carnegie (1835-1919), l’homme le plus riche du monde au début du XXe siècle? Elon Musk, qui utilise sa fortune pour soutenir Donald Trump? Steve Jobs? Si vous n’arrivez pas à déterminer qui, pas de panique, c’est normal. La rhétorique construisant l’histoire des figures mythiques de l’économie est souvent la même. Elle a fini par construire un mythe, celui du self-made-man, figure autour de laquelle se cristallisent les mêmes valeurs et les mêmes éléments de biographie, explique le sociologue Anthony Galluzzo. Un récit qui oublie le travail collectif, les collaborateurs et collaboratrices, les investissements publics...
La photo est extraite de l’exposition «Cargo Cults Unlimited», jusqu’au 18 janvier 2025 au Musée ethnographique de Neuchâtel. L’exposition s'emploie à expliquer combien l’économie, notre rapport à l’argent et à la richesse relèvent en partie d'un système de croyances. Le tout avec une mise en scène originale. A ne pas rater: l’espace consacré à l’épargne, qui montre comment cette culture a été élaborée par les banques au XXe siècle.