Ensemble pour mieux communiquer
Photo: L’hôtel du gouvernement à Berne accueillait les débats de la FEPS. CC(by) Edwin Lee
Les Eglises aussi sont confrontées aux défis du fédéralisme. En matière de communication, par exemple, comment gérer les échelons local, cantonal et fédéral sans que les messages émis par les réformés ne virent à la cacophonie? Les avancées du projet de mutualisation de la communication ont été présentées à l’assemblée des délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) qui a réuni lundi et mardi à Berne les représentants des différentes Eglises membres (les différentes Eglises réformées cantonales, l’Eglise méthodiste et l’Eglise évangélique libre de Genève).
«Notre Eglise a pour règle de ne pas prendre position si la FEPS prend position», a rappelé Pia Grossholz-Fahrni, conseillère synodale des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. «Jusqu’à présent, les collaborateurs de nos Eglises identifient dans l’actualité un sujet qui mériterait une prise de position. Nous contactons la FEPS pour savoir si elle va prendre position et il faut attendre une réponse.» Bref la communication des Eglises peine à suivre l’actualité, et le rapport présenté aux délégués identifie bien ce problème et propose des pistes pour y remédier.
D’autres éléments du rapport ont, par contre, été critiqués. «La FEPS arrive à faire ce à quoi l’establishment catholique n’est jamais parvenu! Faire disparaître des protestants tessinois», s’est ému un délégué de ce canton, critiquant l’absence totale de l’italien et du romanche dans le rapport. La question de ces deux langues n’apparaissant ni dans la présentation de la situation actuelle ni dans les projets.
Les délégués ont également été frustrés par le mode de consultation. Le rapport a été mis à l’ordre du jour pour «prise de connaissance», un mode de fonctionnement qui empêchait de l’amender.
Un budget de fêteLes délégués ont également adopté le rapport annuel et les comptes 2016. Ces derniers adoptés à l’unanimité sont équilibrés, mais des contributions extraordinaires ont été demandées en cours d'année aux membres en 2016 en raison de la préparation des festivités du Jubilé de la Réforme. «22% des charges de l’exercice 2016 sont liées au Jubilé», a calculé la déléguée vaudoise Marie-Anne Jancik van Griethuysen. «Après des années 2016 et 2017 exceptionnelles, la FEPS devra revenir à une situation en lien avec la réalité des Eglises.»
«Valait-il mieux dire “désolé nous n’avons plus de budget” ou “désolé nous avons eu de nouvelles opportunités”», a réagi le président du Conseil de la FEPS Gottfried Locher. Il a notamment fait référence aux illuminations du Palais fédéral de cet hiver. Cette année, ce spectacle son et lumière très populaire à Berne aura la Réforme pour thème, mais cette opportunité a été faite tardivement à la FEPS et n’a, de fait, pas été budgétée. Le président a toutefois promis un retour à la normale dès 2018.