Un jubilé fêté de manière œcuménique
Photo: ©FEPS
«Les chrétiens réformés et catholiques contribuent à surmonter la division qui pèse sur nous depuis 500 ans et une commémoration de la Réforme dans une communion vraiment œcuménique de la Réforme devient possible», a déclaré le cardinal Kurt Koch durant le culte festif organisé à la collégiale de Berne par la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) à l’occasion du Jubilé de la Réforme. Plus de 700 invités issus des Eglises réformées des différents cantons, mais aussi des différentes Eglises chrétiennes se sont réunis dimanche après-midi à cette occasion. L’assemblée comptait aussi des délégations d’Afrique du Sud, de Chine, des États-Unis, de France, d’Autriche, de Hongrie, d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni.
Bien que commémorant une division de l’Eglise, les différents intervenants ont, comme Kurt Koch, insisté sur l’esprit œcuménique régnant sur ce Jubilé. Secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, Olav Fykse Tveit a présenté son organisation comme «cette grande famille de différentes traditions chrétiennes qui célèbre avec vous le cinquième centenaire de la Réforme comme un événement vraiment œcuménique.» Avant d’ajouter: «Le mouvement œcuménique est en effet un mouvement d’amour et de grâce transformatrice qui libère les Eglises des préjudices passés.»
«Affirmer que l’Eglise existe pour célébrer et pour témoigner et que le reste n’est que de la décoration –une décoration souvent très belle et parfois moche, mais rien que de la décoration– ce n’est qu’une toute petite exagération», a convenu pour sa part l’archevêque anglican de Canterbury Justin Welby. Jerry Pillay, président de la Communion mondiale d’Eglises réformées a pour sa part identifié les défis actuels: «il y a 500 ans, les réformateurs étaient préoccupés par l’état de l’Eglise. Et de nos jours, 500 ans plus tard, le besoin de renouveau et de transformation au sein de l’Eglise et de la société se fait ressentir plus fortement que jamais.»
Egalement invité à s’exprimer durant la cérémonie religieuse, le Conseiller fédéral Schneider-Ammann a rappelé certaines valeurs réformées: «Au cours des 500 ans de son histoire, que nous avons le plaisir de célébrer ensemble cette année, la Réforme a fortement contribué à faire vivre, dans notre société, l’esprit chrétien, avec son sens du dévouement et de l’engagement pour les plus faibles.» Avant d’ajouter: «L’engagement de Zwingli en faveur de l’éducation et de la responsabilité individuelle a largement contribué à l’autonomie du citoyen. Etre réformé, c’est assumer en toute liberté sa responsabilité.»