La régionalisation des paroisses préoccupe les membres de l’Eglise protestante de Genève

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La régionalisation des paroisses préoccupe les membres de l’Eglise protestante de Genève

Laurence Villoz
19 juin 2017
Le processus de fusion des paroisses, en cours depuis plusieurs années, a suscité de fortes réactions au sein des délégués de l’Eglise protestante de Genève, réunis les 15 et 16 juin en Consistoire
Mécontents, certains membres parlent de «forcing».

Photo: Six des sept membres du Conseil du consistoire. De gauche à droite: Rémy Aeberhard, Alain de Felice, le président Emmanuel Fuchs, Charles de Carlini, Joëlle Walther et Anne Pérréard Vite.

«Nous vivons en fédération de paroisses, pas par choix, mais pour des raisons matérielles», a lâché le délégué André Monnard de la paroisse Centre-Ville – Rive-Droite, lors du consistoire de l’Eglise protestante de Genève (EPG). «Le processus de régionalisation relève du forcing. J’ai reçu les plaintes de plusieurs citoyens qui ont arrêté de payer leurs cotisations, parce qu’ils n’étaient pas satisfaits de la manière dont les choses ont été imposées», a ajouté Eduard Dorenbos de la paroisse d’Aïre-Le-Lignon.

Réuni les 15 et 16 juin au Centre paroissial de Malagnou, le Consistoire (organe délibérant) a dû se prononcer sur les rapports d’activités annuels du Conseil du consistoire (exécutif) et des différentes commissions. Si la majorité des dossiers n’ont suscité que peu de réactions, celui de la Commission d’examen de la gestion qui a entre autres pointé du doigt «un fossé entre le Conseil du consistoire et la majorité des délégués des paroisses» au sujet de la régionalisation des paroisses a fait réagir l’assemblée.

Dans ce document, la Commission a mis en avant le fait qu’elle «semblait déceler une différence notable entre le but prôné par le Conseil du consistoire – une EPG à six régions, après fusion des paroisses qui les composent – et la réalité du terrain, le choix fait par une majorité de régions de fonctionner selon un modèle fédératif de paroisses distinctes». «Nous savons que ce n’est pas facile, mais je suis surpris par ces fortes réactions, car je n’ai pas eu de retour dramatique du côté de la Compagnie des pasteurs», a tempéré le modérateur Blaise Menu qui a souligné que «la question de la régionalisation datait de 1997, lors de la première grande restructuration».

«La question est difficile et symboliquement très forte. L’objectif est de simplifier les structures pour concentrer nos forces sur la Mission. Mais si la question de la fusion des paroisses nous prend toutes nos forces, nous trouverons une autre solution. L’important est d’avancer de manière concertée», a réagi Emmanuel Fuchs, le président du Conseil du consistoire.

Emmanuel Fuchs réélu pour quatre ans

Lors de cette rencontre, les délégués ont également dû procéder à l’élection de leur exécutif. Après plus d’une heure de discussion à huis clos, les consistoriaux ont réélu leur président Emmanuel Fuchs à l’unanimité moins une voix. Les autres membres du Conseil du consistoire, Christine Cook, Anne Pérréard Vite, Joëlle Walther, Rémy Aeberhard, Charles de Carlini et Alain de Felice ont également obtenu l’approbation de l’assemblée pour les quatre prochaines années. Aucune nouvelle candidature n’avait été déposée. «Ce résultat me touche et m’honore. Mais je mesure aussi la tâche qui m’est confiée et suis un président à l’écoute», a affirmé Emmanuel Fuchs qui a rappelé sa volonté d’affronter les grands défis tels que la Mission, les questions de gouvernance et de mise en œuvre de leur vision pour l’Eglise.

Par ailleurs, le consistoire a accepté les comptes 2016-2017 à une large majorité. «Pour la deuxième année consécutive, nous sommes dans les chiffres noirs», s'est réjouit le trésorier Rémy Aeberhard. Le résultat final affiche un excédent de recettes de 54'501 francs. «Le maître mot de cette année est la stabilité», constate Eric Vuilliez, codirecteur en charge des finances et de l’immobilier.

Le journal «Réformés» séduit les Genevois

«On peut se réjouir de ce que devient Réformés», lâche Alain de Felice. Depuis novembre 2016, le journal romand «Réformés» a remplacé «La Vie protestante» de Genève. Ce titre tiré à près de 200'000 exemplaires est issu de la fusion des journaux des Eglises vaudoise, neuchâteloise, jurassienne et genevoise.

Petit tour d’horizon parmi les lecteurs genevois: «On le lit avec autant de plaisir que La Vie protestante», s’est exclamé un membre de l’assemblée. «C’est une vraie satisfaction que tous les protestants de Suisse romande lisent le même papier et la qualité est au rendez-vous», a ajouté un autre délégué. Même la qualité du papier, inférieure à celle de l’ancienne «Vie protestante», ne dérange pas les Genevois. Seuls bémols, certaines personnes trouvent que la lecture n’est pas toujours aisée notamment à cause des couleurs d’impression et la liste des cultes pour Genève semble «peu compréhensible».