L’Eglise réformée fribourgeoise fixe ses priorités
Photo: Le synode à l'Insititut agricole Grangeneuve
«Il s’agit d’avoir des objectifs précis tout en liant la gestion et la vision que nous souhaitons pour notre Eglise», explique Pierre-Philippe Blaser le président du Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF), lors de la présentation du programme de législature 2017 à 2020. Le pasteur a ainsi exposé une vingtaine d’activités devant les délégués du synode rassemblés mercredi 31 mai, à l’Institut agricole Grangeneuve, à Posieux.
Réparties sous six thématiques générales définies précédemment par les délégués, telles que «préserver des instants de spiritualité ouverts et sensibles» ou «écouter, parler et agir d’une manière crédible dans la société», les différentes activités concernent autant l’agir social, la communication que les ressources humaines. «Parmi les nouveautés, nous souhaitons développer une charte qui dresserait un panorama des offres de l’Eglise avec des indicateurs de leur succès. Nous allons également mettre en place des formations spécifiques pour les conseillers de paroisse», illustre le président du Conseil synodal.
L’importance de la catéchèse, la présence des aumôniers en milieux hospitaliers ainsi que le renforcement des contacts avec les autres confessions font également partie des objectifs. Les délégués ont accueilli favorablement ce programme tout en ajoutant d’autres propositions. «Ne faudrait-il pas développer davantage de contacts avec des Eglises de migrants?», s’interroge un délégué de la paroisse de Châtel-Saint-Denis. «Beaucoup d’offres concernent la diaconie et un peu moins le témoignage», déplore un autre membre de l’assemblée.
Fidéliser les membres«L’aspect qui me manque concerne le défi en matière de perte de membres. Pourrions-nous peut-être envisager une stratégie de communication plus subtile? Les années fortes de croissance sont terminées», ajoute un délégué de la paroisse de Guin. Pierre-Phillippe Blaser s’est montré rassurant: «Je n’ai pas un regard aussi sombre sur les sorties de notre Eglise. Je crois savoir que ce taux est plus élevé dans les autres cantons. De plus, nous allons améliorer notre stratégie de communication».
Par ailleurs, les délégués ont accepté les comptes 2016 qui présentent un excédent de recettes de 71'910 francs sur un montant total de 2'246'846 francs. «Cet excédent est lié au fait que plusieurs postes ont été repourvus plus tard que prévu», précise la conseillère synodale Anne-Elisabeth Nobs, en charge des finances. Ce montant sera attribué à hauteur de 11'000 francs au Bureau de consultation juridique de Caritas Fribourg, 10'000 servira à soutenir un événement spécial en rapport avec le Jubilé de la Réforme coorganisé par la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et les 50'910 francs restants iront aux fonds propres de l’Eglise.
Sondage de satisfactionA la suite de quelques critiques sur le déroulement des synodes, le Conseil synodal a proposé un petit sondage à ses délégués. Si la collation, la convivialité et les traductions simultanées satisfont largement les personnes interrogées, les avis sont plus mitigés au sujet du lieu des rencontres, de la salle de travail et du rythme des séances. Les personnes interrogées devaient choisir entre «très satisfait», «satisfait», «moyennent satisfait», et «pas du tout satisfait».
Ainsi, 50% des délégués sont très contents du lieu de rencontre, l’Institut agricole Grangeneuve, à Posieux, contre 4% qui ne le sont pas du tout. La principale critique concerne le fait que cet endroit n’est pas accessible en transport public. Quant à la salle de travail, 10% se montrent insatisfaits contre 42% «très satisfaits». Selon quelques délégués, le lieu n’est pas très confortable, notamment à cause des chaises fixes et des courants d’air. La question du rythme des séances a récolté le moins bon résultat avec 15% de personnes «pas du tout satisfaites» contre 35% qui y sont très favorables. Une partie des délégués trouvent qu’il y a trop de synodes, d’autres que les rencontres sont trop courtes et quelques un que ce n’est pas pratique de se rencontrer le soir.
«Dans l’ensemble, nous avons été étonnés du degré de satisfaction des délégués. Nous allons poursuivre les rencontres sous leur forme actuelle», sourit Pierre-Philippe Blaser.