Il manquera une bonne vingtaine de pasteurs pour l’ensemble des Eglises. Les départs en retraite - 141 prévus jusqu’en 2012 pour toute la Suisse romande - ne seront pas compensés par le nombre d’étudiants entrant en Faculté de théologie. De plus, faire des études de théologie ne signifie pas que l’on se destine à être ministre. Que de licenciés en théologie sont allés travailler dans le social, le journalisme et la communication ! Il est donc urgent de redonner du pasteur une image positive et en adéquation avec la réalité. Ce à quoi s’attache tout particulièrement Nicolas Cochand, « pasteur des pasteurs » de l’Eglise réformée neuchâteloise. Pour lui, le travail en équipe est un gros avantage, la logique de coopération permet des complémentarités précieuses, chacun peut apporter ses talents et son originalité, et travailler dans un domaine où il se sent véritablement compétent . « Les jeunes ne font plus des études par idéal, sans la perspective de débouchés sur une carrière. Nicolas Cochand sait mieux que personne que l’absence de sécurité de l’emploi et de postes dans l’Eglise est une réalité qui a marqué les esprits. « Aux nouveaux licenciés en théologie, l’Eglise peut garantir un stage mais pas toujours un travail ». Ce qui peut en décourager plus d’un.

La situation a évolué, mais un communiqué de presse n’efface pas le souvenir de manque de perspectives professionnelles. Pour Nicolas Cochand, la solution se trouve en partie dans l’élargissement du regard vers ceux qui, en milieu de vie, décident de changer de carrière et qui envisagent un ministère « Ces vocations de la maturité sont une chance pour les Eglises, ces personnes qui ont fait un long cheminement intérieur apportent leur expérience humaine qui est riche et unique ». Ils permettront à l’Eglise de faire face à ses différentes missions, à condition qu’on se donne la peine de le leur offrir une formation, un encadrement et un soutien financier adéquats.