Hindouisme et bouddhisme à l'Université de Lausanne:Une ouverture sur la pensée orientale

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Hindouisme et bouddhisme à l'Université de Lausanne:Une ouverture sur la pensée orientale

10 juillet 2003
Le Centre des langues et civilisations orientales de l’Université de Lausanne a pris de l’ampleur ces dernières années et possède l’une des rares chaires d’études bouddhiques
Il collabore avec le Département d’histoire et des sciences des religions qui forme ceux qui enseigneront une discipline de plus en plus demandée dans les écoles confrontées au multiculturalisme.« Nous souhaitons donner aux étudiants une ouverture à la civilisation indienne à partir de la lecture des textes littéraires et philosophiques de l’Inde ancienne, notamment la grande épopée du Maharhabata et du Veda. » Johannes Bronkhorst, professeur à la Section des langues et civilisations orientales de l’Université de Lausanne, spécialiste du sanscrit et de la linguistique indienne, estime que les traditions occidentales et celles qui se sont développées en Asie hors de l’influence des trois religions abrahamiques, sont très différentes, mais pas au point d’empêcher toute comparaison et tout point de repère pour des esprits rationalistes occidentaux! « C’est une erreur de se baser uniquement sur la culture occidentale pour comprendre une autre façon de penser et une autre vision de la société, poursuit le spécialiste originaire des Pays-Bas, il est particulièrement enrichissant de voir ce que nous avons en commun et ce qui nous différencie ».

§Loin d’un orientalisme de pacotille Pour y parvenir, il faut donc apprendre le sanscrit, le hindi et le tibétain enseigné, lui, par Tom Tillemans, professeur chargé des études bouddhiques. On est bien loin d’un exotisme facile. Les étudiants attirés par l’exotisme de l’Extrême-Orient doivent avoir d’autres motivations pour tenir bon et mener à bien leurs études des textes, de la philosophie, de l’histoire et des religions orientales. Si les échanges et les voyages sont bien au programme, il importe d’abord de pouvoir avoir accès directement à l’immense littérature d’origine brahmanique, écrite sur près de trois millénaires en sanscrit, et qui est à l’origine de l’hindouisme actuel, religion qui concerne un milliard d’Indiens. Cette langue, riche de conventions hautement techniques, était destinée à des érudits de l’élite brahmane et n’avait donc pas besoin d’être à la portée de la majorité.

Aujourd’hui langue morte au même titre que le latin, elle est toutefois indispensable aux chercheurs pour accéder directement aux textes et elle s’apprend en Occident dans quelques rares facultés, dont celle de l’Université de Lausanne qui a inscrit l’étude des langues et civilisations orientales en1903 déjà. Cet enseignement s’est largement développé en relation avec d’autres universités à l’étranger. Le Centre collabore également avec le Département d’histoire et des sciences des religions de la Faculté des Lettres à Dorigny où sont formés des enseignants de l’histoire des religions, branche de plus en plus demandée dans les écoles confrontées au pluriculturalisme. Sa tâche est immense, car elle traite à elle seule d’une civilisation aussi riche d’histoire et de culture que l’Europe.