AOT: 50 ans et une nouvelle volée

AOT: 50 ans et une nouvelle volée / © Alain Grosclaude
i
AOT: 50 ans et une nouvelle volée
© Alain Grosclaude

AOT: 50 ans et une nouvelle volée

Oecuménisme
L’Atelier œcuménique de théologie (AOT) fête son demi-siècle avec l’organisation de deux conférences, avant de lancer cet automne sa 26e volée.

L’année 2023 est celle du jubilé pour l’AOT, association sans but lucratif née en 1973 d’une initiative conjointe du Centre protestant d’études et de la Communauté jésuite. Cinquante ans plus tard, rien n’a changé: l’AOT continue à s’intéresser à la diversité des héritages chrétiens, à interroger les opinions tranchées, à chercher à les bousculer et à les faire évoluer. «C’est beau que cette initiative née il y a cinquante ans, avec des acteurs encore présents et actifs aujourd’hui, perdure. Ils et elles ont su oser, voir des choses et faire fructifier les rencontres personnelles pour en faire profiter les gens de nos Eglises et toutes celles et tous ceux qui le veulent», se réjouit le pasteur Blaise Menu, codirecteur de l’AOT.

L’AOT lancera mi-septembre sa volée jubilaire sur le thème «La foi en héritages? Confronter les points de vue et rivaliser d’estime mutuelle». Cette formation théologique de deux ans sera calquée sur le schéma traditionnel – lire la Bible à l’aide d’outils actuels d’étude et d’interprétation, évaluer les héritages chrétiens, interroger ses convictions à la lumière des enjeux éthiques actuels – tout en sortant quelque peu de l’ordinaire.

L’ambition affichée est de prendre la mesure de l’œcuménisme, pour s’interroger sur son origine et travailler, avec cette volée, sur des propositions et des thèses. De poser des jalons pour faire avancer les choses. «Nous entendons contribuer à faire bouger les lignes et que nos propositions bousculent un peu les institutions et donnent à penser. Notre façon de lire et de relire l’Histoire est, la plupart du temps, en convergence. Néanmoins, nous venons avec nos héritages, nos bagages et, parfois, nos casseroles», explique Blaise Menu.

Pour l’équipe de l’AOT, composée de théologien∙nes, prêtres et pasteur∙es, une théologie ne se réfléchit pas uniquement de manière positive. Beaucoup se construit aussi avec les expériences négatives connues au fil des siècles: «Il s’agit de voir sur quoi nous sommes vraiment en désaccord, si c’est encore un souci aujourd’hui et pourquoi. Les chemins sur lesquels nous avons avancé depuis vingt-cinq ans sont très significatifs. Il reste néanmoins des possibilités de progrès qui tiennent à la même chose que ce qui était à l’initiative de l’AOT: la rencontre.»

Côté pratique

Je 22 juin, 18h30. Conférence par François-Xavier Amherdt.

Je 19 octobre, 18h30. Conférence de Sarah Scholl.

Plus d’infos sur ces conférences et sur l’AOT sur www.aotge.ch.

Ce qu’il en dit

Daniel (37 ans) a pris part à la 25e volée, qui se terminera en juin: «Bien que ce parcours ait été un sacré investissement, ces deux ans sont finalement passés très vite. L’approche œcuménique, qui aborde plusieurs angles, axes et traditions, est d’une richesse incomparable. Cela permet un regard plus riche et plus approfondi, mais également moins confortable. L’AOT nous fait parfois bouger dans nos convictions, interroge notre foi et, plus largement, la théologie. Elle nous confronte aux bribes qui nous restent du catéchisme de notre enfance. Je suis plutôt serein au moment de boucler cette formation. Elle a renforcé ma foi, m’a aidé à redéfinir les fondements sur lesquels elle est fondée et a développé mon esprit critique.»