A Madagascar, l’école comme agent de changement

© DM-échange et mission
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A Madagascar, l’école comme agent de changement

Bicarbonate
Le soutien aux établissements scolaires de l’île rouge apporté par DM-échange et mission agit comme un outil de transformation, dans une société encore très inégalitaire et hiérarchisée.

Quel est le point commun entre le brossage de dents et des fusées faites maison? Le bicarbonate de soude! Un composant tout simple, qu’Alexis Martin, jeune envoyé de DMéchange et mission dans une école de Madagascar pour l’année scolaire 2018-2019, a utilisé au fil de plusieurs projets. Une expérience de physique appliquée, pour comprendre le principe de décollage des fusées. Et un programme de brossage des dents, pour éviter à certains élèves d’être déconcentrés par la douleur de caries.

Communautés de pratique

Ses activités s’inscrivent dans un programme d’éducation déployé sur quatre ans à Madagascar par DM-échange et mission (voir encadré), qui poursuit plusieurs objectifs. Après avoir formé avec succès 90 enseignants formateurs, le but est désormais de créer des communautés de pratiques dans cinquante écoles privées de l’Église partenaire, la FJKM. «L’idée est que les enseignants puissent travailler en groupe, prendre des initiatives, réaliser du matériel didactique. Dans chaque école, ce travail est conservé sous la forme de fiches pédagogiques et d’outils accessibles ensuite à d’autres enseignants. Chaque école peut donc capitaliser sur ses savoirs et ses pratiques», explique Jean-Daniel Peterschmitt, responsable des relations internationales chez DM-échange et mission.

Autonomiser les enseignants

Ces initiatives pédagogiques sont essentielles, dans un pays où l’école reste très éloignée de la vie quotidienne. Elles sont souvent réalisées par des envoyés de DMéchange et mission: lorsqu’Alexis Martin réalise une fusée avec une bouteille en plastique et du bicarbonate, c’est en collaboration avec un professeur malgache. «L’idée de ces sessions de pratique est d’aider les élèves à consolider les acquis, revenir sur des notions. Mais le défi, c’est surtout de leur permettre de faire des liens entre des concepts très abstraits de mathématiques ou de physique et la vie de tous les jours.» Soutenu par les communautés de pratique, le savoir devient plus vivant. Et les enseignants, plus autonomes dans leur transmission.

Parmi les autres objectifs du programme d’éducation, il y a celui de développer des écoles de références, où l’on sache prendre en compte tous les besoins de l’enfant: académiques, mais aussi personnels, affectifs relationnels et sociaux. Cette approche, dite d’educational care, explique que des enseignants puissent initier des projets tels que le brossage des dents à l’école. Souvent, les enfants agissent ensuite comme acteurs de changements dans leurs propres communautés de vie.

Sillon d’espoir

C’est le nom de la campagne DM-EPER, qui soutient une série de projets porteurs d’espoir. A Madagascar, ils sont menés par DM-échange et mission en partenariat avec la FJKM, la plus grande église protestante du pays (5700 écoles, 3,5 millions de membres). En Inde, l’EPER aide la minorité Adivasi, peuples aborigènes considérés comme intouchables, à revendiquer leurs droits sur leurs terres ancestrales et améliorer leurs moyens de subsistance. Infos: www.pin.fo/dmsillons et www.pin.fo/eperinde.