Pour le député socialiste neuchâtelois et athée, Baptiste Hurni, la JS suisse a clairement franchi la ligne rouge samedi. « Ce papier ne relève pas d'une laïcité égale envers toutes les religions, mais d'une agression des valeurs chrétiennes, a expliqué M. Hurni à ProtestInfo. Que la JS le veuille ou non, les racines de la Suisse sont chrétiennes». Compromis insuffisant

Il aura fallu trois heures à la petite centaine de jeunes socialistes, débarquant pour une grande partie d'entre eux de Suisse alémanique et réunis à la maison du peuple à Lausanne, pour venir à bout des 27 amendements concernant le papier définissant une séparation plus stricte entre l'Etat et les religions en Suisse. Un premier débat avait déjà eu lieu à Soleure, mais il avait été interrompu.

Entre les deux assemblées, la direction de la JS Suisse a négocié un compromis sur les facultés de théologie. Si le concept d'une laïcité stricte a été plébiscité, l'argument l'a emporté selon lequel il vaut mieux des leaders religieux formés dans des universités publiques que dans des écoles privées sans contrôle de l'Etat. Mais cela n'a pas suffit à convaincre la section neuchâteloise de rester.

« Comment vont réagir le Centre social protestant ou Caritas en lisant ce papier? se demande M. Hurni. Sans oublier que les mots d'ordre des Eglises sont souvent les mêmes que ceux du parti socialiste. C'était le cas sur les minarets et sur l'exportation des armes lors des dernières votations, a-t-il rappelé.

Au début de la réunion, Cesla Amarelle, présidente du PS Vaud est venue défendre la laïcité en se référant à la France. Une recette que le parti entend défendre après le raz-de-marée contre les minarets.

Selon M. Hurni, les sections jurassienne et biennoise de la JS Suisse montrent aussi des signes d'irritation face à ce papier de position. Celui-ci a toutefois été adopté à une large majorité de 58 voix contre 24.

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Texte pas encore amendé sur la laïcité de la JS suisse