Le supplice et la mort… C’est ça, la Bonne Nouvelle?

Le supplice et la mort… C’est ça, la Bonne Nouvelle? / © Mathieu Paillard
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Le supplice et la mort… C’est ça, la Bonne Nouvelle?
© Mathieu Paillard

Le supplice et la mort… C’est ça, la Bonne Nouvelle?

Hélène Küng, pasteure
27 février 2025
Crucifixion
Ecrits au moins trente ans après la mort de Jésus, les Evangiles n’auraient-ils pas pu faire l’impasse sur la fin déshonorée du Christ? Garder juste sa vie, son œuvre et son enseignement?

A travers les siècles, le récit du supplice et de la mort de Jésus a été raconté par les Evangiles, différemment mais toujours avec cette séquence: arrêté – jugé sommairement – condamné – humilié – crucifié – agonisé – mort – enseveli. Ce récit a été condensé dans les mots de la Confession de foi: il a été crucifié pour nous, sous Ponce Pilate, il a souffert, il a été enseveli. 

Mais bon sang, pourquoi s’amuse-t-on à raconter et re-raconter cette descente aux enfers sur terre – le parcours d’un humilié, d’un torturé, comme il y en a des milliers, des millions: enfer sur terre avant la descente aux enfers sous terre…? C’est ça, la Bonne Nouvelle? 

La mort de l’envoyé de Dieu, au cœur de l’Evangile, est un produit qui peut être toxique suivant l’usage que l’on en fait. Banalisation de la torture, justification de l’antisémitisme chrétien ou culpabilisation en contemplant le prix que Dieu a dû payer pour sauver nos âmes. Et la «Bonne Nouvelle» dans tout cela? 

Jésus est mort pour nous, affirment les résumés de Paul ou des confessions de foi. Comment cela, pour nous? Voici une piste: il ne faut pas mettre d’un côté les paroles, gestes et guérisons de Jésus et de l’autre sa condamnation et sa mort. C’est une suite cohérente! Jésus a été arrêté parce que son message et sa façon d’agir dérangeaient. 

Il est mort à cause de ce qu’il a dit, fait et rendu possible, parce qu’il a vécu jusqu’au bout l’accueil, la délivrance, la guérison, parce qu’il a refusé de renier Dieu. Et jusqu’au bout, avec lui, par lui, nous espérons la lumière.

Or c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Mais nous pensions que c’était Dieu qui le punissait ainsi, qui le frappait et l’humiliait. Pourtant c’est à cause de nos crimes qu’il était blessé, c’est à cause de nos fautes qu’il était accablé. Il a subi notre punition, et nous sommes acquittés ; et par les coups qu’il a reçus, nous sommes guéris. Nous errions tous çà et là comme un troupeau éparpillé, c’était chacun pour soi. Mais le Seigneur lui a fait subir les conséquences de nos fautes à tous.
Ésaïe 53, 4-6. Nouvelle traduction en français courant

Cette méditation est un résumé d’une prédication d’Hélène Küng, pasteure à Martigny. Elle peut être lue ou écoutée sur www.celebrer.ch.