Regarder en face cette part de laideur qui fait partie de nous

Regarder en face cette part de laideur qui fait partie de nous / ©Mathieu Paillard
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Regarder en face cette part de laideur qui fait partie de nous
©Mathieu Paillard

Regarder en face cette part de laideur qui fait partie de nous

Céline Jaillet, pasteure
25 septembre 2024
Résistance
La haine est une force obscure qui réside en chacun d’entre nous. La regarder en face pour la désamorcer permet des changements en profondeur.

Je garde dans mon cœur le récit de Caïn et Abel. Avant le meurtre, Dieu apparaît à Caïn et lui dit: «Fais attention, le péché est tapi à ta porte, comme une bête à l’affût. Domine-le! Ou il te dominera!»

Nous avons tous une bête tapie au pas de notre porte. Nous avons tous des accès de jalousie, de colère, des envies de meurtre, des souhaits de malheur à celles et ceux qui ont une vie trop parfaite. A vivre dans une comparaison maladive, à désirer ce qui ne nous appartient pas, qu’il est parfois difficile de se réjouir des bénédictions d’autrui!

Nous n’avons pas tous la même bête qui nous menace, mais nous en avons toutes et tous une. Fermer les yeux ne la fera pas disparaître. Alors commençons par accepter sa présence, par la regarder en face. Car même si elle est laide, c’est une partie de nous.

«Celui qui n’aime pas reste du côté de la mort. Quiconque a de la haine pour son frère ou sa sœur est un meurtrier», prévient la Bible (1 Jean 3, 13-15). C’est une question de vie ou de mort! Et je ne pense pas forcément à la mort physique, mais au mal-être qui peut survenir, à l’abandon et à la solitude, à l’absence de joie et de paix. A l’inverse, œuvrer pour la vie fait émerger la joie, la solidarité, l’amour, la sérénité, la restauration, la justice et l’équité. Voilà pourquoi le commandement d’Amour est si important. C’est un combat discret grâce auquel les choses peuvent changer en profondeur. Sinon, ce n’est que du vent et nous héritons du monde que nous façonnons.

Parler d’Amour, c’est bien, ne parler que d’Amour, c’est rater un côté de la médaille.
Car c’est omettre la bête tapie que nous avons chacune et chacun en nous et qui peut s’installer dans notre maison, pourrir nos fruits, empoisonner notre eau et ruiner notre sommeil.
Seigneur, apprends-nous à reconnaître, apprivoiser notre compagne ténébreuse.
Guide-nous dans notre quête d’un amour vrai, humble, discret et porteur de fruits.

Extraits d’une prédication de la pasteure Céline Jaillet, à lire ou à écouter en intégralité sur www.celebrer.ch.