Pâques: une réponse face à l’incertitude du monde actuel
La situation actuelle du monde est largement dominée par une attente globale particulièrement floue. L’instabilité matérielle et sécuritaire, la précarité existentielle, même en société post-industrielle, sont évidentes. La tendance idéologique dominante, cristallisant un certain rétrécissement normatif, est diversement reçue. De même, à l’échelle mondiale, si la guerre n’est qu’un spectre, il est véritablement réel.
Nous sommes inscrits dans l’ère du vide; période qui rappelle furieusement l’attitude de Marie de Magdala au tombeau. L’absence du corps ou celle d’une présence factuelle risque bien de nourrir une incompréhension tissée de défaitisme.
S’il est vrai que le tombeau vide reste une énigme théologique, parce qu’elle laisse place à un bassin d’interprétations aussi larges que variées, il y a lieu tout de même de ne pas verser dans des théologies décadencielles, rompues à la tâche de susciter plus d’incertitudes que de faire surgir des espoirs qui se muent en espérance vivante.
L’apologie du vide n’est pas à la hauteur de nos silences féconds qui refusent de faire de Dieu une réalité taillée sur mesure, à la dimension de nos conjonctures et de nos ego poussifs, en mal de nirvana. Entrons résolument dans la profonde contemplation du Christ ressuscité. Il est Seigneur et l’Eglise n’a d’autre message que celui-ci. Ne nous laissons pas mourir dans l’immense incertitude ambiante et portons en nos mains fragiles l’espérance illimitée de la Résurrection qui nous concerne inconditionnellement.