Croire, pourquoi?
Le miracle, le signe, ne fait pas la foi à lui seul. Qu’un signe alerte sur l’existence de Dieu et bouleverse le sens de la vie, soit. Mais que les signes soient nécessaires, qu’ils soient attendus avec angoisse ou, au contraire, prévisibles – et c’est la tension nécessaire à la relation qui disparaît. Une foi faite uniquement de miracles est une foi de contrainte. Dans une telle vision, nous ne sommes que des êtres passifs face à un Dieu tout-puissant.
Dieu nous surprend en se détournant quand nous le tenons pour acquis et en nous accueillant quand nous pensons ne pas le mériter. Dieu soutient celles et ceux qui croient en lui, celles et ceux qui cherchent la relation avec lui, acceptent de croire en lui malgré les doutes.
Le doute n’a rien d’anormal dans cette relation. Il est fondateur de notre liberté et de notre humanité. Le doute, nos Eglises européennes en ont parfois manqué. Elles ont, dans leur orgueil, lu que c’était à elles d’aller apporter la connaissance aux «nations inintelligentes». Ce faisant, elles se sont retrouvées complices du pire – du colonialisme –, à justifier l’injustifiable. Le doute aurait dû leur permettre de se demander si ce n’étaient pas plutôt elles, les «nations inintelligentes».
Ce que Paul écrit, c’est que quand Dieu agit loin de nous, il ne nous dénie rien. Il reconnaît notre intelligence et nous invite, à sa manière, à en faire usage. Il nous met au défi et montre ainsi qu’il nous prend au sérieux.
qui est juif et celui qui ne l’est pas:
ils ont tous le même Seigneur qui accorde ses biens à tous ceux qui font appel à lui.
En effet, il est dit: «Toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée.»
Mais comment feront-ils appel à lui
sans avoir mis leur foi en lui?
Et comment mettraient-ils leur foi en lui
sans en avoir entendu parler?
Et comment en entendront-ils parler
si personne ne l’annonce?
Et comment l’annoncera-t-on s’il n’y a pas
des personnes envoyées pour cela?
Comme le déclare l’Ecriture: «Qu’il est beau de voir venir des porteurs de bonnes nouvelles!»
Mais tous n’ont pas accepté la bonne nouvelle.
Esaïe disait déjà: «Seigneur, qui a cru à la nouvelle que nous proclamons?»
Ainsi, la foi vient de ce qu’on écoute vraiment
la nouvelle proclamée, et cette nouvelle est
l’annonce de la parole du Christ.
Cette méditation est un extrait d’une prédication de David Kneubühler, pasteur germanophone à Bienne, à retrouver sur www.celebrer.ch.