A lire les Evangiles, cela paraît comme une évidence. Changer de vie, entrer dans la dynamique du Royaume des cieux, c’est suivre celui qui l’initie, qui l’incarne et le vit. Je me mets à l’école de Jésus, je le suis sur son chemin, et cela a un coût, cela m’éprouve, ce n’est pas une promenade du dimanche, je deviens témoin. Chemin faisant, j’apprends que cette école est communautaire. «C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples», Jean 13, 35.

Ira Jaillet: C’est ainsi que ma vocation a vu le jour, bien avant de prendre la forme du ministère pastoral et de se réaliser dans l’EERV. A quelques années de ma retraite et alors que la crise de l’Eglise aura marqué l’ensemble de mon ministère, l’évidence me revient. C’est avec joie et foi que je m’associe à mon collègue Bernard Bolay, et sur impulsion d’un autre Bernard, Monstein, président du conseil régional, pour une «petite école de témoignage» destinée à toute notre région. Je crois que l’avenir de l’Eglise passe par là, nous mettre ensemble à l’école de Jésus.

Voici ce que mon collègue Bernard Bolay nous partage: «L’Evangile ne peut se dire que de façon dialogique et plurielle. En participant à deux petites écoles de témoignage, c’est cette dimension qui m’a le plus bouleversé et émerveillé. Chacune et chacun vit l’Evangile d’une manière différente en lien avec son histoire. Et nul ne peut revendiquer pour lui la vérité. Ecouter le témoignage d’autrui, c’est s’ouvrir à un autre monde et en saisir sans prétention les dynamiques que l’Evangile a inspirées. Donner son témoignage, c’est dévoiler un peu de son intimité avec le Vivant et offrir aux autres le fruit d’un parcours de vie. De ces deux petites écoles, je suis ressorti grandi, ému, convaincu que nous venions de vivre un moment d’Eglise unique, construit par la présence et la parole de chacune et de chacun. Oui, vous et moi sommes témoins du Christ, humblement et simplement.»

Véronique Monnard: Le désir de renforcer le lien communautaire et le discipulat pulse aussi dans la paroisse d’Oron – Palézieux. Chantal Häberli, répondante pour les groupes de maison, a lancé une démarche d’accompagnement durant le printemps. Des représentants des quatre groupes de maison et des trois groupes de prière se rencontreront plusieurs fois avec Alain Monnard, instigateur de la prochaine petite école de vie communautaire.

Trois objectifs ont été fxés: trouver un nouvel élan, renforcer la cohésion entre les groupes et toucher d’autres personnes. «Notre conseil paroissial est très uni, complète-t-elle. J’ai le souhait que cette forte cohésion puisse déteindre sur la paroisse.»

A la question «Pourquoi une petite école de vie communautaire?», Alain Monnard répond: «Parce que l’Eglise et le monde ont un cruel besoin de relations chaleureuses, de proximité et d’entraide. Des petites entités communautaires à l’échelon de la maisonnée peuvent répondre à ces aspirations en permettant de vivre une vie inspirée de l’Evangile, de partager l’amitié fraternelle et de témoigner de manière simple et naturelle de notre foi. Mais pour cela, il faut se former. Il peut y avoir des expériences malheureuses et il est important d’être bien préparés.»