Des gestes qui portent
Ayant beaucoup appris de la fermeture de l’entreprise familiale, sauvée en extrémiste au printemps 2017 de la faillite, j’aimerais partager les moments difficiles qui ont suivi. Je me sentais tellement impuissant, alors que je venais d’être opéré du dos et ne pouvais pas m’impliquer dans le déroulement avec le personnel et la clientèle. C’était un véritable choc, un peu comme l’effet du Coronavirus avec toutes ses conséquences aujourd’hui et à venir. J’avais honte d’en parler, je m’en voulais - aux autres aussi - alors que j’étais encore actionnaire, mais plus le patron depuis dix ans. Ma famille était renversée.
Mais tout à coup, au lieu de me lamenter, je me suis rappelé que j’avais une fois dans ma jeunesse accepté d’obéir à un Supérieur qui Lui seul pouvait m’accompagner et tout temps et suppléer à mes douleurs. Je Lui avais déjà dans le passé confié mes soucis et reçu par exemple des réponses encourageantes dans ma vie et notamment pour l’entreprise. Même une fois, j’avais prié avec un de mes collaborateurs, alors que l’entreprise manquait de commandes pour faire face à la première crise du pétrole en 1972 dont la Suisse était également touchée.
Encore hospitalisé il y a trois ans, Raymond et Richard sont venus me trouver à la Clinique de réadaptation à Montana avec leurs épouses et Christiane, ma femme Ces deux amis sont allés acheter pour moi au village une paire de baskets légères, alors que je ne pouvais pas encore sortir de la chambre. Quel événement, alors que j’avais l’habitude de tout faire moi-même ! De même la belle carte de bons vœux de rétablissement reçue et signée par de nombreux paroissiens. J’ai beaucoup apprécié. Des gestes qui vous portent et démontrent la présence du Grand Patron, sans le dire.
Par la suite, d’autres amis sont venus me voir, me permettant de leur confier mes réactions et vider mon sac de fierté, de ressentiments. La perte d’une grande partie de la fortune familiale investie était aussi un facteur de préoccupation pour l’avenir, ce qui m’empêchait avec tout le reste des circonstances de retrouver la liberté intérieure. Il a fallu du temps pour redécouvrir confiance et équilibre. Aujourd’hui j’ose en parler, sachant que, par cette nouvelle expérience, le Grand Patron est toujours là à disposition, n’abandonne pas Ses enfants et ne demande pas plus au-delà de ce que chacun peut et veut Lui confier. Il pourvoit aux besoins quand nous Lui en parlons. C’est dans l’adversité qu’Il veut nous tester, nous permettre d’apprendre de Lui et trouver avec Lui tout le sens de sa vie. Par expérience, il est préférable de se préparer à rester vigilant, de s’entraîner, de s’entre-aider lorsque tout va bien, trop bien.
Le témoignage de foi n’est pas un exercice auquel les réformés sont habitués, contrairement à d’autres confessions chrétiennes qui valorisent davantage cet exercice. Pourtant, le partage de ses convictions joue un rôle essentiel dans la transmission de la foi. Vous vous sentez appelés à relever ce défi? Contactez la rédaction!