Comment le Covid influence la générosité

Des milliers de roses de la campagne œcuménique ont été distribuées aux soignants. / © DR PPP
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Des milliers de roses de la campagne œcuménique ont été distribuées aux soignants.
© DR PPP

Comment le Covid influence la générosité

Roses
Les oeuvres d’entraide protestantes ont été touchées très différemment par la pandémie. Certaines ont pu lancer des actions à destination des populations les plus touchées.

A travers toute la Suisse romande, le Covid-19 a suscité un élan de générosité très fort. On a vu des chaînes de solidarité se former pour aider les aîné·e·s à faire leurs commissions. On a vu les dons affluer en masse au CHUV ou aux HUG. Parmi eux, il y a eu… des centaines de roses. En effet, les 80 000 roses de la campagne œcuménique de carême n’ont pas pu être vendues comme chaque année par Pain pour le prochain et Action de carême pour leurs actions dans des pays du Sud. 50 000 d’entre elles ont été redistribuées au personnel soignant de différents hôpitaux et à des résident·e·s en EMS à travers tout le pays. De plus, les dizaines de cultes et d’événements prévus localement pour accompagner cette campagne (annoncée dans notre édition d’avril) ont dû être annulés, et avec eux les collectes pour les projets soutenus. Autant dire que l’édition 2020 de la campagne oecuménique est «catastrophique: notre campagne passe à la trappe et les dons générés par celle-ci également», résume Daniel Tillmanns, responsable de communication pour Pain pour le prochain. Durant l’été, une réflexion doit être menée pour définir si certains événements peuvent être recyclés dans le courant 2020 ou en 2021.

Des dons relocalisés

Les autres œuvres protestantes ont aussi été frappées de plein fouet. Chez DMéchange et mission, «une replanification des actions de terrain et une négociation avec les partenaires de financement sont inévitables. Trois quarts de nos envoyés sont revenus, nous anticipons beaucoup de difficultés pour récolter des dons en 2020. C’est une période où il n’est pas évident de lever des fonds. Les projets internationaux seront évidemment impactés», observe Sylviane Pittet. En effet, si la générosité reste de mise, elle s’exprime d’abord au niveau local.

L’EPER (Entraide protestante suisse) a choisi de réagir en proposant une aide humanitaire d’urgence à deux niveaux: en Suisse et à l’étranger. «En Suisse, les projets ont dû être suspendus. Des hotlines poursuivent leurs conseils et orientent les bénéficiaires sur les services à disposition. Chèques-emploi travaille d’arrache- pied pour inciter les employeurs à payer leurs employé·e·s de maison pendant la crise. En collaboration avec le canton de Vaud et l’Université, l’EPER produit des vidéos hebdomadaires, baptisées CoronaNEWS. Conçues en quatre langues, elles relaient les informations officielles sur le coronavirus auprès des populations qui ne comprennent pas les langues officielles. A l’étranger, il s’agit de sensibilisation aux mesures à prendre contre la pandémie, notamment au Bangladesh et en République démocratique du Congo.»

Quant aux Centres sociaux protestants, ceux-ci ont continué à répondre aux besoins de la population pendant toute la période de mars-avril, en tenant compte des nouvelles prescriptions du Conseil fédéral. Le travail a été réorganisé de manière à pouvoir répondre à distance aux questions et aux difficultés des personnes, y compris leur réorientation dans les structures à même de les aider le cas échéant. Les CSP poursuivront leurs permanences «à distance» durant les semaines à venir, si la situation l’exige.

Infos 

Pour soutenir les projets de la campagne oecuménique: www.voir-et-agir.ch/projets

Pour soutenir DM-échange et mission: www.dmr.ch

Pour soutenir l’EPER: www.eper.ch/pandemie-corona

Pour soutenir le CSP: www.csp.ch