C’est la course… à la réussite
Mme Pétronille et ses collègues sont mobilisées depuis près de trois semaines pour élaborer un sujet et des exercices. Ce n’est pas une chose facile, toutes les enseignantes de l’école n’ont pas forcément abordé les notions évaluées de la même façon. Et, bien entendu, chacune a à cœur la réussite de ses propres élèves… Certaines souhaitent que l’on remarque que leurs élèves sont les meilleurs…
Dans la cour, les élèves discutent de ces évaluations qui commenceront dans quelques jours. Il est clair que pour Pierrot et Louis, tout ira bien. Les exercices proposés lors du test ne seront guère différents de ceux réalisés en classe.
Pour Mathieu et Clara, cela s’annonce plus difcile: ils ont intérêt à avoir une bonne note, car leurs résultats ne sont pas très réguliers ni très élevés. Clara a peur de redoubler, de ne plus être dans la même classe que ses copines l’année prochaine. Le père de Mathieu l’a déjà prévenu: «Pas de bonne note, pas de nouvelle paire de rollers!»
Pour Charlotte, les évaluations entraînent une véritable crise de panique: sa mère a dit que pour réussir dans la vie, il fallait toujours avoir les meilleures notes: «Si tu veux avoir un bon métier plus tard, il faut être bonne à l’école!»
Mario quant à lui a tellement peur des mauvaises notes qu’il ne réalise aucun exercice, pris de panique parfois devant sa feuille ou le fait d’être évalué. Quelques fois, il reste même à la maison le jour de l’évaluation. La peur le rend malade… Enfn, c’est ce qu’il lui arrive de dire à sa mère, tout aussi anxieuse que lui…
Pierrick va faire ce qu’il pourra pour réviser: il a une compétition d’escrime la veille du test, ses cours de violon trois fois par semaine, tandis que sa sœur a son gala de danse à préparer. Il se dit qu’il emportera son cahier partout où il ira et révisera dès qu’il aura un moment de libre. Il a l’habitude désormais, mais il se sent tellement fatigué. Il fait de son mieux en classe, mais parfois il se dit qu’il aimerait bien passer plus de temps à jouer, à lire, ou simplement ne rien faire.
La mère de Mika a déjà écrit trois fois à la maîtresse de son fls pour connaître le type d’exercices qui seront proposés lors de ce test. La maîtresse lui a transmis les objectifs de cette évaluation une semaine à l’avance, via l’agenda, mais c’est insuffisant pour elle. Mika doit se préparer au mieux, et doit recevoir une batterie d’exercices pour réviser à la maison.
La mère de Louise est bien consciente des difficultés de sa fille, mais elle l’aide du mieux qu’elle peut à apprendre sa leçon sur les verbes du premier groupe. Et surtout, elle l’aide à se détendre et à comprendre qu’il ne sert à rien d’être parfaite, mais qu’il s’agit plutôt de faire de son mieux.
Le père de Boris aimerait bien que son fls progresse à l’école, alors il fait de son mieux, lui aussi: il a demandé à une étudiante de l’aider à réviser. Il n’en a lui-même pas le temps, parce qu’il cumule plusieurs emplois. Veuf, il doit gérer la vie de famille, ses deux enfants et ses emplois; magasinier du lundi au mercredi, déménageur du jeudi au samedi, et le soir, lorsque ses enfants dorment, il suit des cours sur internet. Il aimerait tant pouvoir trouver un meilleur travail…