Encore sous le coup de « l’étonnement », Cédric Némitz, pasteur et ancien Prince de Carnaval en 2021 relève l’inattendu d’une telle demande : « Historiquement, le Carnaval a été rejeté par les prostestant·es en raison des masques et des déguisements ». Une première donc qui ne s’arrête pas à la seule présence des cliques dans l’enceinte de l’église mais aussi au souhait d’avoir la présence des pasteurs pour « un moment fort ». « C’est un honneur pour nous », souligne Anne Müller, chargée de communication pour le Carnaval. « Nous avons averti nos membres que nous allons vivre un moment solennel et fort avant de passer aux festivités », ajoute-t-elle. Célébration, recueillement… difficile de nommer cet instant porté par deux pasteurs dans une église. « Oui, nous nous évitons d’utiliser le mot recueillement. Ce n’est pas à nous de savoir ce que cela va inspirer auprès des personnes », souligne Anne Müller. Révolution encore ! Les cliques seront invitées à entrer en cadence et en dialogue avec la musique qui sera interprétée à l’orgue par l’organiste du temple allemand.

Oui, ainsi débutent parfois, sans s’y attendre, des histoires qui bousculent des traditions. « Nous tournions toujours autour de cette magnifique bâtisse, sans jamais y être entré », explique Anne Müller. « Finalement, tout s’est présenté comme une évidence. Le Carnaval est la dernière fête autorisée avant les 40 jours précédant le carême. Cédric Némitz était le premier pasteur à avoir été intronisé en tant que Prince de Carnaval : « Certes le pari est fou, inédit et insolite, mais il nous a semblé important de se réunir ensemble avant de nous lancer dans les festivités du Carnaval ».