Nicée et nous
Aujourd’hui, que peut-on apprendre de Nicée? Quelques pistes ont été glanées au cours d’un riche colloque de l’Université catholique de Lyon en janvier. D’abord, reprendre les liens entre religion et politique. Entre la symbiose totale de l’époque de Nicée et le rejet catégorique que prône un certain laïcisme, des rapports plus intelligents et féconds restent à inventer.
Ensuite, sur la place de la philosophie grecque, centrale, pour trouver des solutions au cours de ce concile. Plutôt que d’imposer cet héritage comme indépassable lorsque le christianisme interagit avec d’autres cultures, il serait peut-être profitable d’honorer la spécificité d’autres rationalités?
Enfin, sur la gestion actuelle des désaccords entre chrétiens… et au sein même de nos Eglises, les recommandations du Conseil œcuménique des Eglises à Genève restent bonnes à prendre: s’assurer que l’on parle bien du même sujet que son interlocuteur, présumer qu’il fait un effort sincère pour nous comprendre. Inscrire sa pensée dans la continuité et le changement: pour certains, faire la volonté de Dieu, c’est continuer ce qui a toujours été fait; pour d’autres, au contraire, c’est s’adapter à l’époque! Face aux tensions, toujours se souvenir de ce qui est commun et partagé: l’unité passe par la diversité. On peut voir Nicée comme un moment de structuration du christianisme et de fixation de doctrine. On peut aussi le voir comme un creuset pour penser le dialogue! Et les deux peuvent être vrais.