Métiers d’Eglise: comment résister au stress?

De gauche à droite: Joëlle Pasche, Marie Cénec, Noémie Emery, Jules Neyrand (absent lors de la cérémonie), Cécil Guinand, Véronique Monnard, Monika Bovier (rejoint en septembre l’Eglise réformée du Valais), Samuel Ramuz, Marlène Baumann, Julia Durgnat, Thomas Keller, Estelle Pastoris, Olivier Delachaux. Absent de la photo: Philippe Poulin. / ©DR
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De gauche à droite: Joëlle Pasche, Marie Cénec, Noémie Emery, Jules Neyrand (absent lors de la cérémonie), Cécil Guinand, Véronique Monnard, Monika Bovier (rejoint en septembre l’Eglise réformée du Valais), Samuel Ramuz, Marlène Baumann, Julia Durgnat, Thomas Keller, Estelle Pastoris, Olivier Delachaux. Absent de la photo: Philippe Poulin.
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Métiers d’Eglise: comment résister au stress?

Métiers d'Eglise
Ils et elles seront 13, le 7 septembre prochain, à être consacré·es, agrégé·es ou accueilli·es à la cathédrale de Lausanne. Les futur·es diacres, pasteur·es et animateur·trices d’Eglise dévoilent leurs secrets pour éviter le burn-out et le surmenage inhérents à leur profession.

La nature comme ressourcement

«J’essaye de me ressourcer en faisant des promenades dans la nature et en pratiquant la photographie. Ces dernières années, j’ai fait aussi régulièrement des retraites spirituelles dans divers cadres interconfessionnels. J’ai appris à repérer les signaux avant-coureurs d’un excès de stress. Personne n’est à l’abri du surmenage. »

Marlène Baumann, 57 ans, animatrice d’Eglise, aumônière des hôpitaux EHNV

Un sas pour se changer les idées

«La peur du burn-out existe dans le pastorat, car le phénomène est assez fréquent. Je fais de la danse de couple: rock, swing et salsa. Cela crée un sas de décompression et permet de se changer les idées. Je pratique aussi la calligraphie, activité plus méditative. Plus récemment, je me suis mise au tir sportif. Basé sur la respiration, ce sport permet de canaliser le stress.»

Julia Durgnat, 28 ans, pasteure (Crissier)

Le lac et les montagnes pour se détendre

«La région de Vevey offre deux magnifiques remèdes au stress: le lac et les montagnes. Durant mes jours de congé, je pratique la randonnée en montagne. L’été, je vais volontiers nager dans le lac, à la sortie du travail. J’effectue également avec grand bonheur une ou deux retraites par an dans des lieux monastiques.»

Olivier Delachaux, 56 ans, pasteur (Vevey)

La famille, un garde-fou

«Mon premier enfant est né durant mon stage, et j’ai construit mon pastorat en lien avec ma famille. C’est un bon garde-fou. Pour moi, la famille passe avant tout. Cela m’aide à poser des limites, à ne pas chercher à tout faire, tout réussir. Je suis au service de ma famille aussi. Je dois être en forme pour mes enfants, mon compagnon. En étant bien avec eux, je suis bien dans mon ministère.»

Noémie Emery, 33 ans, deux enfants, pasteure (Cossonay-Grancy)

Recourir au débriefing

«En tant qu’accompagnant spirituel au CHUV, j’ai la chance de travailler dans une grande équipe. Il y a beaucoup de possibilités de débriefing et de partage, car nous sommes intégrés dans les équipes soignantes. Cela m’aide à digérer les situations vécues. La prière, le vélo et les relations amicales sont quelques ressources qui me permettent d’évacuer et de puiser de nouvelles énergies pour mes accompagnements.»

Cécil Guinand, 37 ans, accompagnant spirituel (CHUV)

Refuser la hâte

«Ma famille m’aide à faire attention à passer avec elle autant de temps que nécessaire. J’ai la chance d’avoir un weekend de congé par mois. Je pense qu’il vaut mieux aller lentement et sûrement que d’être impatient et de se prendre des murs. Slow is fast. J’essaye de me le rappeler souvent, car lorsque l’on arrive en paroisse, on veut souvent tout changer. On est impatient et idéaliste.»

Thomas Keller, 37 ans, trois enfants, pasteur (Grandson)

Se fabriquer une bulle

«Comme je travaille à 60%, j’ai la capacité de dire stop lorsqu’il y a trop de travail, de prendre un jour ou deux de congé. Je ne suis pas accro à mon téléphone. Je vais me balader, je lis. Je me fabrique une petite bulle, ou alors je vais voir du monde. Il y a des semaines qui dépassent mon temps de travail et d’autres où il y a moins. Il s’agit d’accepter que le travail se répartisse ainsi.»

Joëlle Pasche, 51 ans, quatre grands enfants, diacre (Curtilles-Lucens)

Créer des synergies

«Je tente de créer des synergies entre mes différents postes pour éviter l’éparpillement. Il y a beaucoup de thématiques communes entre Terre Nouvelle et la transition écologique et sociale (TES). J’essaye de garder une bonne hygiène de vie et de prendre le temps de me détendre. Je cherche à appliquer les conseils que je donne aux autres (!) en négociant avec mon perfectionnisme.»

Marie Cénec, 48 ans, un enfant, responsable de la plateforme TES, coordinatrice pour le service Terre Nouvelle et chargée du mandat «Inclusivité-Conjugalités».

La musique et les week-ends en van

«J’adore ce que je fais et je n’ai pas l’impression d’être candidat au burn-out. Mes deux métiers d’enseignant et d’aumônier s’équilibrent. Je joue de la musique et j’ai un bus de camping avec lequel je pars en week-end et en vacances. Je viens à vélo au travail, ce qui me fait du bien physiquement et spirituellement. La lecture me nourrit aussi beaucoup.»

Philippe Poulin, 53 ans, deux enfants adultes, aumônier pour les gymnases et les écoles professionnelles (Lausanne)

Le chant et la famille

«Ce qui est important, c’est d’être conscient de ce qui me ressource et de le mettre en œuvre. La pratique du chant choral me permet de garder un équilibre. Cela me ressource profondément, physiquement et spirituellement, dans le lien avec les autres. Ma vie de famille est aussi un moyen d’échapper au stress. Mon rôle de père met une limite à mon engagement de diacre.»

Samuel Ramuz, 40 ans, deux enfants, diacre (Pied du Jura)

Garder un espace pour respirer

«Il faut savoir bloquer du temps pour soi dans la semaine. Si possible garder un après-midi de libre. Il est important d’avoir un temps pour respirer. J’aime la marche et la musique. Je joue aussi du piano, environ une demi-heure par jour. Le week-end, lorsque la météo s’y prête, j’aime faire de la randonnée dans le Jura. Sinon, en semaine, je prends régulièrement du temps en soirée juste pour m’aérer.»

Estelle Pastoris, 32 ans, pasteure (Vully-Avenches)

Etre à l’écoute de soi

«Pour éviter le burn-out, il faut savoir être à l’écoute de soi, rester attentif aux signes qui peuvent témoigner d’une alerte. J’aime la marche. Il s’agit de dégager du temps pour s’extraire de son travail, prendre le large et de la hauteur. Je suis aussi à l’écoute du Seigneur et des autres, car l’entourage est un soutien pour continuer de se préserver soi-même.»

Véronique Monnard, 48 ans, mère de deux jeunes adultes, diacre (Oron-Palézieux)

Un culte de consécration à double dimension

Le culte de consécration aura cette année une double dimension. Il accueillera les différent•es collaborateur•rices, ministres et animateur•rices d’Eglise afin de reconnaître leur parcours.

Mais ce culte installera également le Synode, sa présidente et le Conseil synodal nouvellement élus. Les personnes consacrées prêteront serment devant un ou une représentant·e du Conseil d’Etat et le vice-président du Synode, Dominique Kohli.

Nouveauté, cette célébration sera présidée par un trio: l’animateur d’église Jean-Christophe Emery, la diacre Thérèse Aubert et le pasteur Laurent Zumstein.

La cérémonie devrait rassembler entre 800 et 1000 personnes dans la cathédrale de Lausanne.

Culte synodal de consécration et d’agrégation: samedi 7 septembre, 16h, cathédrale de Lausanne, apéritif à la suite du culte. La cérémonie pourra être suivie en ligne.

Infos sur www.eerv.ch.

Leur déclic

Rencontrez les futur·es consacré·es et agrégé·es au travers d’une série de vidéos témoignages.