«Un lieu vivant et non dogmatique»
Equipé de fauteuils et de canapés colorés, le temple de La Sallaz, sur les hauts de Lausanne, respire l’hospitalité. «Créée il y a six ans grâce à une équipe de ministres très soudée, cette ambiance décontractée et communautaire permet aux personnes qui arrivent ici, familles ou personnes âgées, de se sentir tout de suite chez elles», explique Emmanuel Schmied. La transformation audacieuse a redynamisé la paroisse.
Rebaptisé Espace 4C (cultuel, culturel, communautaire et chrétien), l’endroit est devenu un carrefour entre des générations, des intérêts, des sensibilités culturelles et chrétiennes. Il accueille des activités diverses et variées: concerts, soirées jeux, rencontres entre jeunes, culte animé avec des écrans, animations Godly Play pour les enfants, événement autour d’Halloween, Silentparty, notamment. «Nous essayons de faire en sorte que l’église ne soit pas seulement un lieu de culte, mais un lieu vivant et non dogmatique», souligne le ministre.
Un esprit d’ouverture qu’il a sans doute ramené de sa jeunesse et de quatre années passées au Mexique. Alors menuisier-ébéniste et chrétien engagé, celui qui videra plus tard les bancs de l’église de La Sallaz, construit des bancs pour la communauté évangélique paysanne et indigène dans laquelle il a été envoyé par DM – Echange et Mission.
Travail du bois
Poussé par les fdèles, il y assume également un rôle «presque pastoral». C’est donc naturellement que, de retour en Suisse, Emmanuel Schmied se forme au ministère.
Sa consécration a lieu en 2013 et il travaille d’abord à mi-temps en tant que diacre à La Sallaz, tout en continuant d’exercer en parallèle son métier du bois. Un peu à l’image de ces paysans-pasteurs côtoyés en Amérique centrale.
«Côté paroisse, on m’a demandé de fédérer les secteurs enfance et famille à travers divers événements.» Le dynamique diacre crée des weekends familles et les aiR’Kids qui transforment la cathédrale de Lausanne en centre aéré pour les enfants. Il reprend la coordination des Kids-Games au niveau lausannois, puis romand. Depuis 2014, il préside aussi le comité romand de ces animations sportives, ludiques et bibliques qui rassembleront en août prochain durant six jours quelque 2000 enfants âgés de 7 à 14 ans dans 18 régions romandes. «Ce qui me porte dans ces journées, c’est l’aspect œcuménique, avec ces Eglises catholiques, réformées et évangéliques qui œuvrent ensemble pour autre chose qu’une célébration de l’unité», relève le quinquagénaire,
Après avoir participé à la métamorphose du temple de La Sallaz, orchestré les Kids-Games, Emmanuel Schmied quitte sa paroisse à la fn de l’été. Un nouveau défi attend le diacre, toujours désireux de faire rayonner l’Eglise. lui-même père de trois grands enfants.
Après onze ans de diaconat à la paroisse de La Sallaz-Les Croisettes, Emmanuel Schmied s’apprête désormais à prendre un nouvel envol. Il quitte son poste en septembre pour entamer un séjour sabbatique à Londres, histoire d’apprendre l’anglais. Et en avril 2025, il rejoindra la paroisse de Morges dans un ministère à 100% paroissial. «C’est un nouveau défi. J’arrive avec mon dada intergénérationnel, communautaire, un bout de dynamisme et une envie de rayonnement. On verra ce qu’il est possible de faire.» Le plus important à ses yeux, c’est de ne pas avoir peur de se tromper, d’oser apprendre de ses erreurs. Mais aussi de rester attentif à ne pas travailler en circuit fermé, de rester tourné vers l’extérieur pour incarner une Eglise accueillante et rayonnante.