La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne fait réagir les Eglises

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne fait réagir les Eglises

10 novembre 2000
Des représentants d'Eglises ont déploré qu'il ne soit pas fait mention de "l'héritage religieux" de l'Europe dans le texte de la Charte des droits fondamentaux, entérinée le 14 octobre par les chefs d'Etat et de gouvernement des quinze membres de l'Union européenne, à Biarritz, en France
"La décision de ne pas mentionner notre héritage religieux nie un aspect de l'histoire de l'Europe", a fait remarquer Keith Jenkins, directeur de la Commission Eglise et société de la Conférence des Eglises européennes (KEK), qui rassemble la majorité des Eglises protestantes, anglicanes et orthodoxes européennes. Précédemment, le gouvernement français avait fait savoir qu'il n'accepterait pas de signer cette Charte si son préambule faisait référence à "l'héritage religieux" de l'union européenne, rappelant que "la France est une République laïque". "Puisque le préambule essaie de poser les fondements de l'identité de l'Europe, certains voulaient naturellement y voir figurer une référence à la religion. Mais il a été reconnu que l'Europe est aujourd'hui effectivement multireligieuse", a précisé Keith Jenkins au correspondant d'ENI. La Charte réaffirme entre autres la liberté de réunion et d'association, le droit à l'éducation, le droit de propriété, la protection de la santé, le droit d'asile, le respect de la diversité culturelle, religieuse et linguistique, et la liberté de toute personne "de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites".