Le CSP (Vaud) : 40 ans et toujours rebelle

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Le CSP (Vaud) : 40 ans et toujours rebelle

15 mars 2001
« Moins d’ego, plus d’égaux » : le slogan de la campagne de récolte de fonds du Centre Social Protestant vaudois de ce printemps résume bien l’esprit dans lequel il travaille depuis 40 ans avec le même enthousiasme frondeur
Il na jamais hésité à porter la cause des exclus sur la place publique, à dénoncer les injustices et les inégalités repérées au cours de ses consultations, et n’a pas cessé de défendre des valeurs d’éthique sociale. Mais que reste-t-il de la volonté de départ de rendre un témoignage chrétien et d’assurer la présence de l’Eglise protestante dans l’action sociale?« Nous rêvions de voir notre Eglise descendre dans l’arène, sortir du sanctuaire pour mettre son sceau sur la recherche d’un meilleur équilibre social » écrivait en 1958 Renée Demiéville, chrétienne lausannoise engagée qui fonda en 1919 un service social dans le cadre de la paroisse de Saint-François. Le rêve de Renée Demiéville devint réalité en 1961 avec la création du Centre Social Protestant, qui regroupa différents services d’entraide de l’Eglise vaudoise. D’emblée, on insista sur l’importance d’assurer une aide à tous sans distinction de nationalité ni de confession. Que reste-t-il de l’engagement religieux inscrit dans les statuts de 1961 ?

« Le fait que la direction du CSP ait été confiée aujourd’hui encore à un pasteur, souligne Pierre-André Diserens, directeur du CSP, dont le ministère spécialisé est reconnu et financé par l’Eglise, est un signe de la volonté de poursuivre le lien de l’association avec la foi. Pierre-André Diserens réaffirme que la personne humaine est au centre des préoccupations du CSP et que le respect des plus êtres les plus vulnérables de notre société ainsi que le partage des biens font partie intégrante de son éthique. C’est pourquoi le CSP travailla en étroite collaboration avec l’Institut d’éthique sociale créé dans la foulée, pour développer une éthique sociale, non seulement concernant l’individu mais aussi la collectivité. Son esprit frondeur provoqua des conflits avec certains pasteurs et les autorités synodales qui estimaient que le Centre avait outrepassé sa mission en se situant sur le terrain de la politique et du débat politique.

Les mentalités ont évolué et les interventions du CSP sur le plan collectif se situe aujourd’hui dans le droit fil de la réflexion protestante et de l’engagement de l’Eglise en faveur d’une une réelle justice sociale.

§Indépendant sur tous les plans « Les nouveaux statuts de l’Association confirment que le CSP, bien qu’indépendant des Eglises, veut rester, par son travail, le témoin de la présence du Christ et de l’Eglise après de ceux qu’il rencontre, précise encore le directeur du CSP. Mais ils prévoient aussi que le CSP peut également agir auprès des pouvoirs publics ».

Indépendant, le CSP tient farouchement à l’être dans sa manière de travailler. Ce qui lui a valu de perdre certaines subventions de prestations de l’Office fédéral des assurances (OFAS). « Nous avons refusé de nous soumettre aux exigences et aux critères très précis et discriminatoires d’accueil et d’aide de l’OFAS qui exige un contrôle administratif serré des usagers, explique Pierre-André Diserens, nous voulons absolument continuer d’avoir une approche globale des situations et des personnes ».