Tourisme: Israël se transforme en désert

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Tourisme: Israël se transforme en désert

14 août 2001
Alors que chaque jour ou presque apporte son lot de mauvaises nouvelles depuis les territoires occupés, le tourisme se fait rare en Israël
La plupart des voyagistes ont renoncé à y envoyer leurs clients, et les circuits sont annulés jusqu’à nouvel avis. Alors qu’à Berne, on ne déconseille toujours pas cette destination, des chrétiens continuent d’être du voyage. Eclairage. Attentats suicides palestiniens. Répliques militaires de Tsahal. Le conflit israélo-palestinien n’en finit pas de faire couler le sang. La violence est quotidienne à Jérusalem, dans la bande de Gaza et la Cisjordanie. Autant dire que les Suisses hésitent de plus en plus à voyager en Terre sainte. A l’approche de ce qui devrait être la haute saison, la plupart des voyagistes ont annulé toutes leurs offres sur Israël, à l’instar du genevois Travelway, spécialiste des Proche et Moyen Orient : « Nous avons interrompu tous les circuits depuis le début du printemps. On propose encore du balnéaire, à Eilat par exemple. A part ça, tout est arrêté jusqu’à nouvel avis. De toute manière, il n’y a pas de demande. »

Même son de cloche du côté de Nouvelles Frontières, ou de Kuoni. Il y a les plages de la Mer rouge et basta. « Les autres régions du pays n’intéressent guère des Israéliens désireux de rendre visite à leur famille, signale Philippe Jaccaud de Kuoni. Etant donné la situation actuelle, je déconseille aux gens cette destination. »

Chez Tour Orient, à Genève, si les circuits se retrouvent aussi suspendus, et l’on se borne à proposer des voyages à la carte au compte-gouttes. « Beaucoup de visites doivent être annulées au dernier moment. Les choses évoluent très vite, ce qui n’est pas très pratique, explique une employée. Nous le faisons sur demande. Elles sont devenues rares. »

§Pas de menaces sur les étrangers ?Il y a peu, Swissair signalait que ces équipages ne logeront plus sur sol israélien. Sur le terrain, les récentes offensives de l’armée israélienne font craindre le pire. Pourtant, le Département fédéral des affaires étrangères ne recommande pas pour l’instant d’éviter de se rendre en Israël, comme il le fait pour l’Afghanistan, le Cachemire ou la Tchétchénie. Le DFAE se contente de conseiller de ne pas mettre les pieds en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Est-ce suffisant ? « Notre principal critère demeure la sécurité des voyageurs, souligne Lidio Zalori, attaché de presse du DFAE. Pour nous, les cas d’enlèvements de touristes constituent la pire des situations, à éviter à tout prix. Or cela ne s’est jamais produit en Israël et les étrangers n’y constituent pas des cibles privilégiées. Nous partons aussi de l’idée que, comme par exemple pour le pays basque, les gens sont renseignés grâce à la grande place accordée par les médias à cette guerre. » Mais l’attaché de presse du DFAE reconnaît que la note sur Israël, qui date du mois de juin, ne tient sans doute pas assez compte des derniers événements.