Pro Hispania a tissé des liens de solidarité avec la minorité réformée d'Espagne

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Pro Hispania a tissé des liens de solidarité avec la minorité réformée d'Espagne

28 septembre 2001
Depuis de nombreuses années, l'association franco-suisse Pro Hispania soutient la minuscule minorité réformée d’Espagne et du Portugal, tojujours victimes de discriminations et qui demeure bien fragile malgré l’abandon des persécutions
Un pont entre deux communautés unies par une même foi.

L’Espagne ne connaît de liberté religieuse que depuis une trentaine d’années. Une période très courte au milieu d’un demi millénaire d’histoire durant lequel les persécutions ont frappé tout ce qui n’était pas la religion officielle. Pays toujours à dominance largement catholique, l’Etat espagnol abrite aujourd’hui 350'000 protestants. Un nombre à peu près identique se retrouve au Portugal. Ces croyants réformés peuvent désormais vivre leur foi au grand jour, mais leurs droits ne sont toujours pas égaux à ceux dont jouissent les catholiques. Autant dire que l’association Pro Hispania, née il y a de nombreuses années en France et en Suisse, a toujours sa raison d’être.

§Pas de retraite« Nos Eglises sœurs en Espagne (née en 1871) et au Portugal sont minuscules et encore fragiles. Nous les soutenons par la prière, les aidons modestement, notamment à travers le recueil de dons pour des projets spéciaux », explique à Lausanne Antonio Cesari, président de Pro Hispania Suisse. L’association était déjà active depuis longtemps lors de son arrivée sur sol helvétique, en 1981. Avant elle, il y eut la naissance de comités à Lausanne (1966) et à Genève (1969) qui apportèrent leur appui à l’Eglise de Catalogne. Ils permirent aussi la formation des nombreux jeunes Espagnols au sein de la faculté de théologie de l’Eglise libre. « Et c’est à Lausanne qu’est mort Manuel Matamoros, premier pasteur de Grenade en 1866 », rappelle Antonio Cesari.

Née il y a plus de 90 ans, « L’Etoile du matin », revue franco-suisse trimestrielle distribuée à environ 2'000 exemplaires en France et en Suisse, donne des nouvelles de l’Eglise évangélique espagnole et alimente cette union spirituelle transfrontalière.

Pro Hispania réunit quelque 40'000 francs par an, qui servent par exemple à soutenir les pasteurs espagnols qui se retirent. « Contrairement aux prêtres, ils ne reçoivent pas de retraite de la part de l’Etat, ils se retrouvent avec les maigres revenus versés par leurs Eglises. Les veuves de ministres se retrouvent également dans une situation peu enviable. Voilà deux exemples de discrimination dont sont encore victimes les réformés», souligne Antonio Cesari. Finalement, note-t-il, la situation de cette minorité protestante ibérique doit nous interpeller dans une Suisse où l’Eglise protestante –comme d’autres- a beaucoup perdu de son influence : « Quelle est ma place ? Comment affirmer mon identité ? Leurs problèmes, là bas, interrogent aussi notre situation de chrétiens suisses vivant au milieu d’une société de plus en plus multiculturelle et plurireligieuse. »

§Association Pro Hispania, c/o Antonio Cesari, 021/311.71.77