Jeûner sans risque, mode d'emploi

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Jeûner sans risque, mode d'emploi

8 mars 2002
Ne plus manger pour tenter de se retrouver. Jeûner pour arriver à une meilleure connaissance de soi, pour s’ouvrir aux autres, à la nature, à Dieu
« Il faut se préparer, se mobiliser avant de commencer pour que l’esprit trouve son envol pendant le jeûne », explique Harri Wettstein.Docteur en philosophie, auteur d’un livre sur le jeûne spirituel, ce théologien anime depuis plusieurs années des retraites sur le sujet. « Mais les retraites nécessitent de prendre congé, de rester sur place plusieurs jours, de débourser un peu d’argent. Ce n’est pas pour tout le monde. » D’où l’idée d’organiser des semaines de jeûne en groupes durant le temps de Carême. Plus vieille en Suisse allemande, l’expérience n’a que trois ans en Romandie. Pour 2002, huit équipes s’y sont formées un peu partout, de St-Maurice à Tramelan en passant par Morges ou Lausanne. Curieusement, si deux d’entre elles se voient accueillies par des communautés catholiques, seules des paroisses protestantes se sont engagées. « Les participants viennent de tous les horizons confessionnels et il y a beaucoup de catholiques. Pourtant, leurs autorités se montrent assez frileuses alors qu’en Suisse allemande, ce sont les catholiques qui organisent ces semaines. »

Etre proche de Dieu, mais aussi de ses propres émotions et de son corps. Pour être bien vécu, le jeûne de longue durée nécessite une préparation : il faut s’y préparer. Une personne en bonne santé possède quelque 80'000 calories en réserve. « Cela permet en théorie de jeûner durant 40 jours sans mettre sa santé en danger, pour peu que l’on boive et marche régulièrement et que l’on oublie pas de prendre un peu de vitamine C », explique Beata Nidecker, médecin généraliste et spécialiste du jeûne.

Encore faut-il respecter quelques règles de diététique et de bon sens. Au niveau de la préparation - en s’abstenant notamment de café et de cigarettes les derniers jours avant l’entrée en abstinence – comme au moment de la ré-alimentation, qui doit être progressive et durer au moins une durée égale à la moitié de la période de jeûne. Moyennant quoi, « le jeûne est bénéfique, notamment pour le corps, qui se nettoie, se débarrasse des graisses superflues et permet aux intestins de reconstituer son stock de « bonnes’ bactéries. »

§Harri Wettstein, « Le Jeûne pour la vie : un guide spirituel pour le jeûne chrétien de longue durée », éditions saint-augustin, 1999