"Plans-Fixes" tire le portrait d'un pasteur vaudois, homme de radio et évangéliste
9 avril 2002
Après le pasteur Alain Burnand et la moniale orthodoxe Mère Sofia, c'est au tour de Maurice Ray, pasteur évangéliste, de passer à l'interview en noir et blanc pour l’Association « Films Plans-Fixes »
A huitante-huit ans, l'homme se dit avec humour et un certain recul à l'endroit d'une carrière pastorale de plus de soixante ans dans les Eglises protestantes de Suisse romande, d'Afrique francophone et d'Amérique du Nord. Immersion dans un protestantisme où l'expérience spirituelle joue un rôle central. Première projection: le jeudi 11 avril à Lausanne.Il aurait dû être boulanger ou facteur:grâce à un pasteur accoucheur de vocations, il a été au service des Eglises réformées et évangéliques pendant plus de soixante ans. Voilà ce que nous apprend le 193e portrait de l'Association Films Plans-Fixes. Un portrait consacré à "Maurice Ray, pasteur évangéliste".
Faire face au visage de Maurice Ray en noir et blanc pendant plus de cinquante minutes, c'est plonger dans la vie d'un pasteur du peuple. Par ce visage travaillé par le temps, luminosité, pétillement et sérénité crèvent l'écran. L'homme se dit en vérité. Il relate son enfance, modeste, à Grandson dans le Nord vaudois, avec un père facteur et une mère sage-femme. Il explique aussi comment le pasteur de sa paroisse au début des années 30 prend un an et demi pour lui faire rattraper cinq ans d'école secondaire. Le petit Maurice suivait les cours de l'école primaire supérieure, ce qui ne l'autorisait pas à poursuivre ses études. "Pendant des mois, se rappelle-t-il, je me réveillais à trois heures du matin pour me préparer à l'heure de rattrapage scolaire que m'accordait le pasteur Ferrari".
Maurice Ray commence son ministère pastoral à Syens, près de Moudon. Nous sommes en 1939 : nombre d'hommes sont mobilisés aux frontières pour défendre la Confédération helvétique. "Le prophète", comme le surnomment souvent ses camarades d'étude, prend rapidement conscience des difficultés à rencontrer véritablement ses paroissiens. Les femmes de paysans sont pour la plupart accessibles, mais les paysans eux-mêmes, à la vue de tout ecclésiastique, se réfugient souvent à l'écurie en signalant à l'arrivant que "la "patronne" est à la cuisine.
§Prédicateur et animateur radioMaurice Ray décide alors de développer ses capacités de communicateur. "Si l'on veut annoncer le message du Christ, explique-t-il, il faut que l'écoute de notre voix et la manière dont on amène l'Evangile soit agréable à écouter". Pendant cinq ans, il écrit toutes ses prédications, puis les apprend par cœur pour être libre dans son expression lors du culte dominical. "Au début, il me fallait une journée simplement pour apprendre par cœur une prédication, se rappelle-t-il. »
Proche des gens, Maurice Ray l'est aussi en animant pendant quinze ans une émission de la Radio suisse romande. Le directeur de Radio Lausanne à l'époque remarque, lors d'un culte de mariage, les qualités d'expression de ce pasteur. Il lui propose d'animer une émission sur sa station de radio. Toujours à l'affût de nouvelles opportunités de rendre compte de ses convictions, Maurice Ray anime de 1953 à 1968 "Le courrier du cœur", l'ancêtre de l'actuelle "Ligne de cœur" sur les ondes de La Première. Le concept de l'émission est simple. Les auditeurs posent par écrit des questions touchant à leurs problèmes de vie. Un livre, "S'aimer", reprendra les questions et les réponses proposées à l'antenne. Il sera tiré à plus de 64'000 exemplaires.
Maurice Ray, c'est aussi un ministère d'évangéliste en Suisse romande, et bien au-delà. D'abord dans le cadre des semaines paroissiales de l'Eglise réformée du canton de Vaud, puis dans le cadre de la Ligue pour la lecture de la Bible ou sous la Tente romande. "En fait, explique-t-il, il m'a été donné de développer un "ministère pont" entre les différentes composantes du christianisme romand, entre évangéliques et réformés, mais aussi avec certains catholiques."
§Une influence par delà la RomandieCe 193e portrait de "Plans-Fixes" permet de rencontrer une personnalité majeure du protestantisme romand de la seconde moitié du XXe siècle. Une personnalité dont la spiritualité et les convictions continuent de marquer tant l'Afrique francophone que l'Amérique du Nord. L'an dernier à huitante-sept ans, Maurice Ray a enseigné pendant plusieurs semaines au Québec dans divers lieux de formation théologique. Notamment à partir de sa "Théologie pastorale" en cinq volumes, publiée dans les années 80 à Lausanne.
Faire face au visage de Maurice Ray en noir et blanc pendant plus de cinquante minutes, c'est plonger dans la vie d'un pasteur du peuple. Par ce visage travaillé par le temps, luminosité, pétillement et sérénité crèvent l'écran. L'homme se dit en vérité. Il relate son enfance, modeste, à Grandson dans le Nord vaudois, avec un père facteur et une mère sage-femme. Il explique aussi comment le pasteur de sa paroisse au début des années 30 prend un an et demi pour lui faire rattraper cinq ans d'école secondaire. Le petit Maurice suivait les cours de l'école primaire supérieure, ce qui ne l'autorisait pas à poursuivre ses études. "Pendant des mois, se rappelle-t-il, je me réveillais à trois heures du matin pour me préparer à l'heure de rattrapage scolaire que m'accordait le pasteur Ferrari".
Maurice Ray commence son ministère pastoral à Syens, près de Moudon. Nous sommes en 1939 : nombre d'hommes sont mobilisés aux frontières pour défendre la Confédération helvétique. "Le prophète", comme le surnomment souvent ses camarades d'étude, prend rapidement conscience des difficultés à rencontrer véritablement ses paroissiens. Les femmes de paysans sont pour la plupart accessibles, mais les paysans eux-mêmes, à la vue de tout ecclésiastique, se réfugient souvent à l'écurie en signalant à l'arrivant que "la "patronne" est à la cuisine.
§Prédicateur et animateur radioMaurice Ray décide alors de développer ses capacités de communicateur. "Si l'on veut annoncer le message du Christ, explique-t-il, il faut que l'écoute de notre voix et la manière dont on amène l'Evangile soit agréable à écouter". Pendant cinq ans, il écrit toutes ses prédications, puis les apprend par cœur pour être libre dans son expression lors du culte dominical. "Au début, il me fallait une journée simplement pour apprendre par cœur une prédication, se rappelle-t-il. »
Proche des gens, Maurice Ray l'est aussi en animant pendant quinze ans une émission de la Radio suisse romande. Le directeur de Radio Lausanne à l'époque remarque, lors d'un culte de mariage, les qualités d'expression de ce pasteur. Il lui propose d'animer une émission sur sa station de radio. Toujours à l'affût de nouvelles opportunités de rendre compte de ses convictions, Maurice Ray anime de 1953 à 1968 "Le courrier du cœur", l'ancêtre de l'actuelle "Ligne de cœur" sur les ondes de La Première. Le concept de l'émission est simple. Les auditeurs posent par écrit des questions touchant à leurs problèmes de vie. Un livre, "S'aimer", reprendra les questions et les réponses proposées à l'antenne. Il sera tiré à plus de 64'000 exemplaires.
Maurice Ray, c'est aussi un ministère d'évangéliste en Suisse romande, et bien au-delà. D'abord dans le cadre des semaines paroissiales de l'Eglise réformée du canton de Vaud, puis dans le cadre de la Ligue pour la lecture de la Bible ou sous la Tente romande. "En fait, explique-t-il, il m'a été donné de développer un "ministère pont" entre les différentes composantes du christianisme romand, entre évangéliques et réformés, mais aussi avec certains catholiques."
§Une influence par delà la RomandieCe 193e portrait de "Plans-Fixes" permet de rencontrer une personnalité majeure du protestantisme romand de la seconde moitié du XXe siècle. Une personnalité dont la spiritualité et les convictions continuent de marquer tant l'Afrique francophone que l'Amérique du Nord. L'an dernier à huitante-sept ans, Maurice Ray a enseigné pendant plusieurs semaines au Québec dans divers lieux de formation théologique. Notamment à partir de sa "Théologie pastorale" en cinq volumes, publiée dans les années 80 à Lausanne.
