Pour leur 150 ans, les Unions chrétiennes changent de cap:La Villa Yoyo à Neuchâtel accueille les gosses d’un quartier

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Pour leur 150 ans, les Unions chrétiennes changent de cap:La Villa Yoyo à Neuchâtel accueille les gosses d’un quartier

29 avril 2002
Ca déménage du côté des Unions chrétiennes suisses qui fêtent cette année leur 150 ans et ont donné une nouvelle orientation au mouvement qui s’essoufflait et ne correspondait plus au mode de vie des jeunes d’aujourd’hui
Parmi ses multiples projets, la Villa Yoyo à Neuchâtel, ouverte aux enfants d’un quartier populaire. Le projet est porté à bout de bras par les Unions cadettes neuchâteloises pour permettre aux 5-11 ans de ne pas traîner dans la rue après quatre heures. Dès son ouverture en janvier dernier, la baraque a fait le plein d’enfants. Un succès qui dépasse tous les espoirs.La Villa Yoyo, c’est à la fois un mobile home géant et une cabane en bois posée sur un pré, en contre-bas de la chapelle des Charmettes à Serrières. Le terrain appartient à la paroisse, la baraque était le lieu de réunion des Unions cadettes, peu à peu déserté par les troupes qui s’amenuisaient. Après de sérieuses transformations, elle est devenue un centre de quartier pour les 5-11 ans qui ne se sont pas fait prier pour investir les lieux. Une animatrice veille sur ce petit monde.

Dans l’espace de « tranquillité » capitonné de moquette et de coussins, des garçons un peu acrobates s’exercent à des figures de « break dance » périlleuses ; dans l’espace bricolage, d’autres enfants font de la peinture et jouent à des jeux de société dont ils ignoraient tout avant de venir au centre. Un groupe fait une partie de football de table, deux filles pianotent sur des ordinateurs. Dehors, on se la « roule » douce sur des planches à roulettes et des trottinettes à la mode. Tout ce petit monde pète le feu.

« Chez moi, je m’ennuie » avoue Anin, 10 ans, qui vient de Turquie. « Mon frère est leucémique et ma mère va tout le temps le voir à l’hôpital, raconte Durin, originaire du Kosovo, je suis mieux à la Villa Yoyo que tout seul à la maison ! » « Ici, les quatre heures sont gratuits » explique, ravie, Jacqueline, 9 ans, qui est née en Suisse de parents syriens. Souvent, la maison est pleine à craquer et Marie-Christine, qui est éducatrice et animatrice socioculturelle, ne sait plus où donner de la tête.

§St-Gall pionnièreLes enfants s’amusent à leur manière et à la Villa Yoyo on respecte leur façon de faire. C'est à St-Gall que la première Villa Yoyo a vu le jour. Avant de se lancer dans une nouvelle direction popur réorienter leurs activités, les Unions chrétiennes de Suisse ont mené sur le plan suisse une analyse de la situation des jeunes par rapport aux loisirs.

L’étude menée met en évidence le fait que le travail auprès des jeunes a beaucoup changé; la consommation et les médias sont devenus deux composantes essentielles de leur temps libre. Si les possibilités de loisirs sont nombreuses et souvent coûteuses, les espaces de liberté disponibles pour les jeunes disparaissent. L’éclatement des familles a changéleur vie, mais aussi leurs repères.

§Les 5-11 ans oubliésDans les villes, les centres de quartier pour jeunes sont un outil de prévention dans une certaine mesure, mais ils ne s’adressent pas aux plus petits, entre 5 et 11 ans. S’il y a pléthore de possibilités de loisirs organisés et coûteux, des espaces de liberté disponibles pour les jeunes disparaissent, qui leur permettent de bouger et de jouer sans être dérangés. Les enfants de milieux socialement défavorisés sont tout particulièrement livrés à eux-mêmes. A la lumière de cette étude, les Unions chrétiennes ont concocté le projet « Villa Yoyo » pour combler les lacunes dans l’accompagnement au quotidien des plus jeunes. Il mise sur les ressources des enfants, œuvre en faveur d’une bonne intégration sociale, à un âge où tout se joue encore, et se veut un lieu sans violence ni discrimination entre les diverses cultures qui s’y retrouvent.

La Villa Yoyo est soutenue actuellement par la Fondation Village d’enfants Pestalozzi. Mais il faudra tout ou tard que l’Union cadette neuchâteloise trouve d’autres fonds pour mener son projet sur le long terme. Vu le succès de la Villa Yoyo, - une moyenne de 35 enfants par jour- il est important de lui trouver des subventions pour assurer son avenir.

Les Unions chrétiennes vaudoises, de leur côté, planchent actuellement sur un projet de Villa Yoyo qui pourrait voir le jour l’an prochain.

§Villa Yoyo , rue Varnoz à Serrières.

Secrétariat :Petit-Bois 7,2068 Hauterive. Tél. 032/753.88.27

Heures d’ouverture : lundi, mardi, jeudi et vendredi : de 15h30 à 18h30. Mercredi de 14h à 18h30.