Le discours des prêtresses du sexe fait injure à la libération des femmes

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le discours des prêtresses du sexe fait injure à la libération des femmes

5 juillet 2002
Commentaire en marge de l'article no 365 "Le Cinéma X impose la tyrannie du sexe"Echangisme et partouze sont-ils le degré suprême de la libération de la femme ? C’est ce que prétendent avec un aplomb mortifiant Catherine Millet et les cinéastes Virginie Despentes et Catherine Breillat, qui revendiquent le droit à la pornographie et à la perversité comme l’accomplissement ultime de l’émancipation féminine
Quel travestissement des aspirations féministes, quelle trahison ! Le coup porté vient, ô comble d’ironie, de femmes qui se réclament du féminisme pour justifier leur assujettissent à la tyrannie du plaisir et aux diktats de la mode érotique. Elles se sentent l’égale des hommes en choisissant de traiter les corps comme des marchandises, de s’offrir pêle-mêle aux premiers venus et de proclamer que le plaisir féminin passe par le sexe collectif. Si égalité il y a, c’est dans l’avilissement de soi et le mépris de l’autre.

Cette perversité revendiquée fait du tort à celles qui se battent aujourd’hui pour l’égalité des salaires et des chances, des sujets bien moins « sexy » et tendance, mais combien plus fondamentaux. Elle fait injure à celles qui, dans les années 70, luttaient pour le droit à la contraception et à des enfants désirés, pour la dignité de la femme.

Il va falloir désormais que les femmes se battent pour le droit à l’intimité et à la pudeur, pour résister aux pressions médiatiques qui se mêlent de dire comment il faut vivre et ne font que répercuter un ordre dominé par des fantasmes masculins. Etre progressiste, c’est être nu de l’intérieur, c’est-à-dire vrai, au plus près de soi. Tout le reste n’est qu’apparence, même la nudité affichée par les prêtresses du sexe.