Centenaire dignement fêté

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Centenaire dignement fêté

8 juillet 2002
Il y a cent ans avait lieu le banquet d’ouverture du Caux-Palace, fleuron de la Belle Epoque
Le propriétaire actuel, Caux – Initiatives et Changement tenait à marquer cette journée par des portes ouvertes – plus de 600 personnes de la région ont visité la maison sous un soleil radieux – et par une table-ronde sur le thème de : «Tirer les leçons du passé en vue de l’avenir. » M. Egon Mayer, professeur de sociologie à New York et directeur d’un centre d’études juives a parlé de son extraordinaire destin personnel : il est né à Caux, de parents juifs. « Non, mes parents ne se sont pas trompé de date pour de belles vacances d’hiver,» a-t-il plaisanté, en précisant qu’ils faisaient partie d’un transport de 1'352 juifs, Hongrois d’origine pour la plupart, rachetés aux Nazis. Il a décrit le petit pont à la frontière Germano-Suisse « entre les ténèbres de l’holocauste et la lumière de la liberté. » Il a conclu : « Pour ma famille et moi-même, ainsi que pour des milliers de juifs maintenant, dont les parents, les grands-parents ont trouvé refuge à Caux, ce lieu a été et sera toujours l’endroit magique parmi les cimes du salut. Que le travail de ce centre d’Initiatives et Changement puisse continuer à offrir l’espoir aux désespérés comme nous l’avons trouvé dans ces années terribles de 1944-45 ! »

Le professeur Bronislav Geremek, Polonais, lui-même rescapé du ghetto de Varsovie et des camps, accompagnateur du processus de Solidarité dans son pays, et plus tard ministre des Affaires étrangères, a insisté sur l’importance de l’éducation : « Un enseignement contre la haine, une éducation des jeunes générations du monde dans la condamnation de la haine et de l’exclusion. » Chaque injustice, partout, doit nous toucher, a-t-il insisté. Aux grands défis du nouveau siècle, « nous devons répondre par une pensée humaniste universelle dont la morale sera le contenu et la référence. C’est à chacun de nous, héritiers de ce 20ième siècle, de décider comment se comporter. »

Le troisième intervenant de cette table-ronde, animée par Lison Meric de la Radio Suisse Romande, était Michel Kipoké, juriste du Congo, établi en France. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres Africains, l’espérance était devenue un luxe, mais « à Caux, j’ai retrouvé des raisons d’espérer. » Il a raconté l’initiative que lui et d’autres ont entreprise depuis deux ans pour œuvrer pour la paix dans la région des Grands-Lacs africains, entre autres par des rencontres à Caux.