Mais si l’on cherche à connaître plus précisément l’ampleur du phénomène, les seuls chiffres disponibles au niveau national proviennent d’un rapport fédéral sur l’enfance maltraitée qui date de …1992 ! A l’époque, les résultats de l’enquête montrent que sur 200 000 enfants âgés d’un jour à deux ans et demi, 39000 d’entre eux sont giflés plus ou moins souvent, 22’000 subissent des châtiments corporels et 5’000le sont battus avec des objets (ceintures, etc.). À la question « Vous est-il arrivé de frapper votre enfant durant ces quatre dernières semaines ? » , 35 % des parents ont répondu par l’affirmative.

Stéphane Quéru du centre LAVI de Fribourg, qui offre des services de consultations médicales, juridiques et psychologiques aux enfants victimes de violence, confirme que les chiffres sont en augmentation : « en 97, seules 15 situations de violence physique nous étaient signalées, en 2001, elles étaient au nombre de 62 ».

De son côté, l’association suisse pour la protection de l’enfant à Berne (ASPE) déplore qu’aujourd’hui encore la volonté politique semble manquer pour introduire un article de loi interdisant explicitement les châtiments corporels sur les enfants. « En Suède où une telle loi existe, explique Franz Ziegler de l’ASPE, les chiffres sur la maltraitance sont beaucoup plus bas qu’en Suisse, les limites législatives ont de l’effet ».