Expo 02 : guide des 7 Ciels pour les visiteurs dans le bleu
15 août 2002
Pour le visiteur d’Expo 02, perplexe devant l’exposition des Eglises suisses au bord du lac de Morat, la sortie d’un guide illustré « Un ange passe » est une aubaine : il permet de mieux saisir les intentions des concepteurs de l’itinéraire, qui s’apparente plus à un rébus qu’à un chemin de croix
Avec l’ouvrage « Un ange passe » qui vient de paraître, on va enfin pouvoir potasser dans les files d’attente qui mènent aux 7 Ciels concoctés par Bob Wilson et une brochette d’artistes pour l’Association ESE.02. En tout 14 Eglises, représentant la grande majorité des communautés chrétiennes de Suisse, se sont associées pour sponsoriser le projet.
Petit, malléable et servi par une mise en pages qui met en valeur les très belles photographies de Didier Jordan, l’ouvrage des éditions Labor et Fides se situe entre le guide et le livre d’art de poche. Il propose un éclairage sur le déroutant pèlerinage de l’arteplage de Morat. Privé de toutes références à l’art religieux traditionnel, le visiteur flotte souvent devant cette déclinaison artistique de la spiritualité, dont le Christ, soit dit en passant, est le grand absent. Peut-être regarderait-il différemment cette petite figurine pendue tête en bas dans un rai de lumière, si on lui avait expliqué qu’elle est censée représenter un bourreau dont Bob Wilson a emprunté les traits à un personnage d’une peinture de Jérôme Bosch, et qu’il illustre la Parole biblique qui renverse les certitudes sur la justice des hommes et de Dieu. L’esprit divin, nous est-il suggéré, souffle aussi sur le pécheur représenté par la statuette grimaçante qui se balance au bout d’un fil dans une mystérieuse pénombre.
Dans un autre cabane, le bric-à-brac décalé de la bâloise Suzanne Walder renvoie le spectateur à son propre bricolage religieux. Une petite phrase de l’artiste, pêchée dans l’index alphabétique qui figure en fin de livre, atténue l’ironie de sa présentation: « Depuis le 11 septembre 2001, la religion est un devoir ».
L’ouvrage est préfacé par une réflexion sur la foi de Martin Heller, directeur artistique d’Expo 02. En affirmant que « seul celui qui croit mène une vie qui en vaut la peine », il pose un bel acte de foi, précisant qu’à ses yeux « la foi dépasse largement son inscription religieuse ou ecclésiale. Elle concerne la situation irréductible de chaque existence humaine ». Un ange est bel et bien passé, à la sauvette, laissant une trace discrète dans un petit livre à découvrir avant ou après une visite à Morat.
§Un Ange passe, 7 lieux spirituels, photographie de Didier Jordan. Ed. Labor et Fides, août 2002.
Petit, malléable et servi par une mise en pages qui met en valeur les très belles photographies de Didier Jordan, l’ouvrage des éditions Labor et Fides se situe entre le guide et le livre d’art de poche. Il propose un éclairage sur le déroutant pèlerinage de l’arteplage de Morat. Privé de toutes références à l’art religieux traditionnel, le visiteur flotte souvent devant cette déclinaison artistique de la spiritualité, dont le Christ, soit dit en passant, est le grand absent. Peut-être regarderait-il différemment cette petite figurine pendue tête en bas dans un rai de lumière, si on lui avait expliqué qu’elle est censée représenter un bourreau dont Bob Wilson a emprunté les traits à un personnage d’une peinture de Jérôme Bosch, et qu’il illustre la Parole biblique qui renverse les certitudes sur la justice des hommes et de Dieu. L’esprit divin, nous est-il suggéré, souffle aussi sur le pécheur représenté par la statuette grimaçante qui se balance au bout d’un fil dans une mystérieuse pénombre.
Dans un autre cabane, le bric-à-brac décalé de la bâloise Suzanne Walder renvoie le spectateur à son propre bricolage religieux. Une petite phrase de l’artiste, pêchée dans l’index alphabétique qui figure en fin de livre, atténue l’ironie de sa présentation: « Depuis le 11 septembre 2001, la religion est un devoir ».
L’ouvrage est préfacé par une réflexion sur la foi de Martin Heller, directeur artistique d’Expo 02. En affirmant que « seul celui qui croit mène une vie qui en vaut la peine », il pose un bel acte de foi, précisant qu’à ses yeux « la foi dépasse largement son inscription religieuse ou ecclésiale. Elle concerne la situation irréductible de chaque existence humaine ». Un ange est bel et bien passé, à la sauvette, laissant une trace discrète dans un petit livre à découvrir avant ou après une visite à Morat.
§Un Ange passe, 7 lieux spirituels, photographie de Didier Jordan. Ed. Labor et Fides, août 2002.
