Le « Point de repère » veut rassembler les chrétiens de Genève

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Le « Point de repère » veut rassembler les chrétiens de Genève

30 août 2002
C’est dans le quartier des Pâquis qu’a été inaugurée samedi la nouvelle librairie oecuménique de la ville du bout du lac
Une initiative qui ne provient pas des milieux réformés, mais de la vénérable Société évangélique. Son directeur, le remuant André Normandin, assure que le vaste magasin jouera la carte de l’ouverture confessionnelle. Du côté de l’Eglise officielle, on attend de voir. Côté lac, à une cinquantaine de mètres, quelques-uns des plus luxueux hôtels de Genève. De l’autre, à deux ou trois rues, les nuits fauves du quartier des Pâquis. C’est ici, au début de la rue de Monthoux et à la croisée de deux mondes, que vient de s’ouvrir « Le Point de Repère », nouvelle et seule librairie oecuménique de la ville.

« Pour être franc, je crois que c’est surtout le bas prix qui a motivé l’installation de la Société évangélique aux Pâquis en 1997. Mais apporter la Parole de manière naturelle, sans forcer, aux touristes d’affaires comme aux prostituées me paraît un défi intéressant ». Quelques mois seulement à la tête de la vénérable Société et André Normandin bouscule déjà les habitudes de celle que l’on nomme la Vieille Dame . « La proclamation de l’Evangile reste pour moi une priorité. Pour autant, je n’estime pas qu’il faut convertir à tout prix. J’aimerais retrouver une volonté de parler de Dieu sans parti pris et dans l’unité confessionnelle. Le Point de repère s’inscrit dans cet esprit ». Depuis son déménagement à la rue de Monthoux, la Société évangélique de Genève (SEG) abritait dans ses murs une librairie biblique, gérée par les AESR (Assemblées évangéliques de Suisse romande). Déficitaire, peinant à trouver des bénévoles, celle-ci semblait condamnée. André Normandin décide donc de changer de cap, « en créant un lieu de promotion de la foi, qui soit aussi un espace de rencontre pour tous les chrétiens du canton et d’ailleurs, quelle que soit leur Eglise ou leur langue. »

§Pour tous les goûtsSur près de 280 m2, livres, disques et multimédia côtoient le commerce équitable avec les objets d’artisanat et un petit rayon alimentaire dédié aux produits Terre Espoir et Max Havelaar. « Nous espérons que ce mélange des genres attirera un large public, et pas seulement des personnes croyantes et pratiquantes », souligne le patron. Pour cela, il faudra gagner le pari de rallier les suffrages des cousins protestants, plutôt en froid avec la SEG. « Il est vrai que nos contacts sont plutôt réduits, confirme Xavier Magnenat, secrétaire général de l’Eglise réformée. Nous regrettons notamment que la SEG ne fasse pas partie du rassemblement des Eglises chrétiennes de Genève. C’est sans doute un frein à une intensification de nos relations ».

La fermeture de « la Procure », il y a deux ans, a laissé des traces et l’on regarde l’ouverture du « Point de repère » avec une certaine distance : « Si cette librairie laisse une place à une approche réformée des textes, tout est possible », ajoute sans grande conviction Xavier Magnenat.

Une réserve qui n’entame guère l’optimiste d’André Normandin : « Je ne suis pas une évangélique pur et dur et ma présidence de la célébration oecuménique en 2000 devrait rassurer. Nous voulons offrir un lieu rassembleur et notre assortiment a été prévu en conséquence ». La Société évangélique se donne deux ans pour atteindre l’équilibre budgétaire du magasin, comptant entre autres sur l’exclusivité obtenue sur certains jos_content.