Alternative pour l’Allemagne exclue du Kirchentag

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Alternative pour l’Allemagne exclue du Kirchentag

(EPD/Protestinter)
18 octobre 2018
La présidence du Kirchentag protestant allemand a décidé de ne pas convier le parti national-populiste Alternative pour l’Allemagne. Des divergences d’opinions en sont la cause.

Pas de Kirchentag pour Alternative pour l’Allemagne (Alternativ für Deutschland AFD), un parti eurosceptique national-populiste, en 2019 à Dortmund. D’après un communiqué de la présidence du Kirchentag, ses représentants «ne sont pas conviés à participer aux diverses interventions et discussions qui se dérouleront à Dortmund dans le cadre du 37e Kirchentag protestant allemand», du 19 au 23 juin 2019. Le magazine «Christ & Welt», un supplément de l’hebdomadaire «Die Zeit», s’en était précédemment fait l’écho.

D’après le communiqué en question, le Kirchentag se vit comme une «plateforme ouverte, destinée à mener des débats équilibrés sur les thèmes d’actualité qui touchent l’Église et la société». Nul ne peut y être invité ou s’en trouver banni en fonction de son appartenance partisane. Néanmoins, «les personnes se livrant à des déclarations racistes n’y ont pas leur place». Cela exclut donc les individus dont la parole publique exprime une hostilité envers des communautés spécifiques.

Déception de l’AFD

La décision d’exclure les représentants de l’AFD des débats publics a suscité de fortes critiques au sein du parti national-populiste. Pour Volker Münz, le représentant des questions religieuses de l’AFD au Bundestag, cette mesure est une déception personnelle, mais surtout un «aveu d’impuissance» politique de l’Église. Comme il l’a déclaré au Service de presse protestant (EPD), il aurait apprécié de pouvoir participer à cet événement, «mais dans les circonstances actuelles, il n’envisage plus une seconde d’y imposer sa présence».

«Je préfère de loin célébrer des cultes au sein d’assemblées où je me sens le bienvenu en tant que chrétien», poursuit-il. À ses yeux, l’AFD, forte d’un soutien populaire grandissant, est représentative «d’un grand nombre de citoyens qui risquent de se sentir eux aussi visés et marginalisés [par cette démarche], malgré toutes les tentatives pour les rassurer sur ce point». Les «fonctionnaires ecclésiaux» doivent adopter une position affranchie de toute considération partisane, cherchant à promouvoir un dialogue qui place les interlocuteurs sur un pied d’égalité.

Des liens ambigus

Selon le communiqué des organisateurs de l’événement, l’AFD entretient à la fois des relations ambiguës avec l’extrême droite et des liens avec des réseaux anticonstitutionnels. Le Kirchentag, quant à lui, met le respect et la transparence dans l’expression des opinions au centre de sa philosophie. Les rapports entre AFD et mouvements de laïcs chrétiens ont déjà souvent provoqué la controverse. Lors du congrès catholique de 2016 à Liepzig, ses cadres n’étaient officiellement pas les bienvenus. Au contraire, le Kirchentag protestant 2017 à Berlin a été l’occasion d’un débat entre Anette Schultner, alors porte-parole de l’association «Chrétiens de l’AFD», et le théologien berlinois Markus Dröge. Cette année, le congrès catholique de Munich a été ponctué d’une discussion entre des politiques de tous les groupes représentés au Bundestag, y compris Volker Münz.

La section juive de l’AFD suscite le malaise