« Aujourd’hui décédé, ce commerçant voulait faire connaître la Bible autour de lui », explique Christian Willi, vice-président du comité. Un petit groupe d’hommes d’affaire issus des communautés évangéliques poursuit cette action, multipliant les vecteurs de communication : Campagnes d’affichage dans les rues, les bus, et aussi dans la presse puisque de grands quotidiens alémaniques – au contraire de leurs homologues romands – ont accepté de publier régulièrement et gratuitement des versets. La petite équipe est aussi à l’origine de l’édition de 12 millions de sachets de sucre marqués d’un verset. Un quart d’entre eux fut distribué aux restaurateurs helvètes, avant que certains d’entre eux ne s’en insurgent.

L’argent provient des dons, et le petit comité qui comprend deux romands se réunit bénévolement trois ou quatre fois par année. « Nous modulons l’ampleur de nos actions en fonction de l’argent reçu ». Certaines initiatives ne gagneraient-elles pas à désigner plus clairement ses auteurs auprès du grand public ? « Nous avons simplement à cœur la diffusion de la Parole, sans avoir forcément de réflexe institutionnel ».

Dommage. Président de l'Eglise réformée de Genève, Joël Stroudinsky avoue en effet, tout en la désapprouvant, comprendre la méfiance des TPG : « Sans doute que si cette campagne était signée par une Eglise officielle, elle ne serait pas refusée. » Un propos qui fait sourire Christian Willi, qui rappelle : « Voilà tout de même vingt ans que l’Agence C existe et que nous diffusons nos affiches dans toute la Suisse. Les pasteurs savent qui nous sommes et il n’y a aucun secret ». En interne, peut-être, mais pour les TPG, il est clair que l'Agence C ne répond pas au premier critère autorisant la publicité confessionnelle, celui de se présenter comme un "annonceur représentant clairement une confession reconnue".