d'éditions chrétiennes (OPEC) a fait sortir la délégation vaudoise de ses gonds, samedi à Morat, lors de l’assemblée des délégués à la Conférence des Eglises réformées romandes (CER). Les Vaudois supportent aujourd'hui plus de la moitié du budget de la CER. Les fronts se durcissent entre des Eglises aux moyens financiers différents.

« C’est le scénario du pire. Nous sommes au bout de ce que le Conseil synodal vaudois peut accepter en matière de délégation de compétences au niveau romand », a menacé Xavier Paillard, conseiller synodal de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). Les Vaudois, contributeurs à près des deux tiers du budget de la CER, se laissent « jusqu’à la fin du mois pour envisager un retrait » de l’organe romand. Il pourrait être effectif dès 2012. Les départements de la formation des pasteurs et des diacres (Office protestant de la formation, OPF), tout comme celui des médias (Médias-pro) ne sont pour l’heure pas menacés.

« C’est un coup dur », a déclaré, choqué, Daniel de Roche, président de la CER, à ProtestInfo. Dans les débats, le pasteur fribourgeois a voulu éviter de « foncer dans le mur » en retirant le projet du bureau de la CER de poursuivre « le développement d’une catéchèse romande ». Trop tard. En clair, il s’agissait de renforcer la mandat donné à l’Office protestant d’éditions chrétiennes (OPEC), en partenariat avec l’OPF, de concevoir du matériel catéchétique. Le hic: les Vaudois, tout comme les Bernois, profitent déjà de dispositifs solides en matière de catéchèse, patiemment construits par leurs synodes (législatifs) respectifs ces dernières années.

La voix du président fait pencher la balance

« Nous attendions des réponses concrètes que nous n’avons pas obtenues », a précisé M. Paillard à ProtestInfo. Le matin, soutenu par la délégation bernoise et quelques autres délégués, il avait incité l’assemblée à renvoyer la CER à sa copie sur le dossier de l’OPEC, sur la sellette depuis quelques années. Pourtant, au moment du vote, c’est la voix du président neuchâtelois de l’assemblée, Gabriel Bader, qui a fait pencher la balance, les délégués n’arrivant pas à se départager (11 voix de part et d’autre).

Le vote illustrait alors bien la situation de double-contrainte à laquelle les Eglises réformées sont confrontées aujourd’hui: dans des situations financières délicates quoique différentes, elles hésitent entre mettre leurs forces en commun ou… retirer leurs billes.

« On ne peut avoir que de l’incompréhension quand une Eglise écoute mais ne veut pas collaborer », a déclaré M. Bader, par ailleurs président de l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise. « Si le retrait de l’EERV se confirme, il faudra envisager d’autres formes de partenariats en ce qui concerne notre présence dans les médias (ndlr: aujourd’hui Médias-pro) », a pour sa part précisé la déléguée vaudoise Line Dépraz, en charge du dossier pour l’EERV. La fusion de Médias-pro dans la CER avait été avalisée le matin, renforçant par la même le travail journalistique des services protestants de radio, de télévision et de l’agence de presse ProtestInfo.

Finalement, on notera que le budget 2012 prévoit, en l'état, une augmentation de crédits pour la formation des ministres (OPF).

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L'édition du mardi 28 juin du quotidien vaudois 24 Heures.