Vevey se met à l’heure nomade

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Vevey se met à l’heure nomade

29 septembre 2011
Proposer différentes manières de vivre sa spiritualité, accueillir les gens avec leurs doutes et leurs questions, permettre aux habitués des paroisses et aux non-pratiquants de se côtoyer et de partager leurs émotions : tel est le concept de la célébration nomade
La troisième édition organisée par l’Eglise réformée vaudoise aura lieu dimanche 2 octobre à Vevey.

L’Eglise évangélique réformée du canton de Vuad (EERV) a découvert ce modèle de liturgie festive en Finlande. « Nous sommes allés observer les différentes pratiques dans plusieurs capitales européennes. Ce type de cérémonie se déroule à Helsinki chaque dimanche en fin d’après-midi. La Thomasmesse s’adresse aux personnes qui ne viennent pas au culte du matin. Le doute et la foi sont exprimés plus librement et le culte est plus attrayant et participatif. Avec les responsables communautaires, nous nous sommes décidés pour ce modèle », explique Sophie Wahli-Raccaud, membre du service régional Présence et Solidarité de l’EERV.

Goûter, impros et tangos

Ce moment de convivialité débutera dimanche dès16h, par un goûter sur l’esplanade du Temple Saint-Martin. « Tout le monde est invité afin que chacun se sente à l’aise et bienvenu. Des jeunes de la région présenteront un spectacle d’improvisation théâtrale. Nous proposons, lors de chaque célébration nomade, un divertissement qui s’adresse à toutes les générations, dans une ambiance bon enfant. Nous invitons aussi des gens démunis à faire partie de la fête et un stand récoltera des produits de première nécessité destinés aux familles défavorisées de la région », poursuit la pasteure Sophie Wahli-Raccaud.

Des tangos de l’Ensemble Tres Vientos rythmeront la suite de l’après-midi, avant le début du culte, à 18h, qui se déroule en partie comme un culte traditionnel, avec des prières et des chants. « Un tiers de la célébration sera à la carte. Nous jouons sur les cinq sens pour offrir différentes portes d’entrée dans la spiritualité. Les gens pourront circuler à l’intérieur de l’Eglise, dans différents espaces à choix, en fonction de leur sensibilité. Ils pourront participer activement à des ateliers ou rester spectateurs. Différents modes d’expression seront possibles, que ce soit l’écriture, la parole ou la création artistique avec la terre glaise », précise Sophie Wahli-Raccaud.

Une volonté d’ouverture

L’un des objectifs de ces célébrations nomades est d’ouvrir une porte aux personnes fréquentant l’Eglise uniquement lors des Fêtes de Noël et des rites comme le mariage et le baptême. « Nous essayons de faire vivre une expérience positive aux gens qui ne vont pas aux cultes du dimanche matin en leur faisant découvrir quelque chose de plus fou-fou. Nous souhaitons montrer un certain renouveau dans l’Eglise, dont font partie les cultes festifs et l’intégration des instruments de musique », dit la pasteure. Une garderie est même prévue pour les plus petits.

Les services communautaires des Régions Riviera et Haut-Lac Pays-d’Enhaut veulent surtout montrer qu’une place pour la diversité et différentes sensibilités est possible : « Tout le monde n’est pas d’accord avec tout. Nous donnons la possibilité aux gens de venir comme ils sont, avec leurs doutes et leurs questions. Nous les accompagnons jusqu’où ils peuvent aller. Personne n’est par exemple obligé d’aller à la Sainte-Cène ».

Le succès a été au rendez-vous dès la première édition, avec plus de 400 participants. « Un gros noyau de personnes sont des habitués des paroisses. Beaucoup ont amené leur conjoint, un enfant ou un ami qui ne sont pas forcément pratiquants. De nombreuses familles sont restées pour la célébration. Les gens vont et viennent suivant l’âge de leurs enfants. Même les personnes qui fréquentent régulièrement l’Eglise sont en pays nouveau. Chacun fait l’effort d’être ensemble et de découvrir des choses inédites », se réjouit Sophie Wahli-Raccaud.

Anne Buloz