
Placer Nicée en perspective
Il y a 1700 ans, à Nicée, l’Eglise chrétienne devenait une Eglise officielle destinée à unir l’Empire. Mais pour Frédéric Keller, pasteur et responsable réformé de l’œcuménisme, ce concile portait aussi en lui le germe de bien des maux: «Il a fondé le mythe de l’unité de l’Eglise au détriment de la communion dans la diversité. La relation entre le religieux et le politique a constitué une alliance extrêmement dangereuse. La définition d’une orthodoxie a permis aussi de déterminer ce qu’était une hérésie. Et définir l’Eglise à partir d’une orthodoxie (un croire juste) a relégué au second plan ce qui était majeur dans le judaïsme et pour les premiers chrétiens, à savoir l’orthopraxie (l’agir juste).»
Pour revisiter ces aspects théologiques, Frédéric Keller prépare avec la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV) une journée d’étude (lire l’encadré). «L’intention est de voir comment ce concile a été décisif pour inscrire le christianisme naissant dans la durée, mais aussi combien il a été la source de dérives que nous connaissons, comme le césaro-papisme ou l’uniformisation du croire, par exemple. Il s’agira aussi de s’interroger sur ce qui serait au cœur d’un concile œcuménique aujourd’hui.»
Une célébration interconfessionnelle commune est également prévue le lundi de Pâques, puisque, par un alignement des planètes, toutes les Eglises chrétiennes célèbrent cette année Pâques à la même date.
Infos
Mercredi 19 mars, 8h30-16h, «Concile de Nicée, 1700 ans après, qu’en reste-t-il?»
Journée d’étude, place de la Riponne 7 à Lausanne. Quatre conférences, quatre ateliers. Inscription obligatoire: frederic.keller@eerv.ch, 076 794 65 23.
Lundi 21 avril, 17h, Réveiller l’Espérance – Les pèlerins d’Emmaüs, célébration du lundi de Pâques des Eglises chrétiennes vaudoises à la cathédrale de Lausanne.
Célébration interconfessionnelle organisée par la Communauté des Eglises chrétiennes avec la participation de l’atelier gospel Smile et du percussionniste Augustin Lipp.