Réformés neuchâtelois : le synode prend acte de la frilosité de l'Etat

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Réformés neuchâtelois : le synode prend acte de la frilosité de l'Etat

15 décembre 2011
Les décisions qui auront des répercussions sur la cinquantaine de postes de travail de l'Eglise protestante neuchâteloise sont repoussées à juin 2012. Le répit est dû à la solidarité d'autres Eglises suisses. Le financement des services funèbres reste en suspens.


Trois cent cinquante mille francs : c'est ce qu'a reçu l'Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN) d'autres Eglises et paroisses suisses en 2010 et 2011. « Ces dons doivent être lus comme une interpellation sur notre capacité d'avancer ensemble », a déclaré hier le président du Conseil synodal de l'EREN Gabriel Bader au moment de voter le budget 2012. Le synode (législatif) était réuni mercredi à Montmirail.

Il y a une année, Philip Morris creusait un trou de 850 000 francs dans les caisses de l'Eglise en retirant sa contribution ecclésiastique. Depuis, les négociations avec le Conseil l'Etat n'ont rien donné.

« Nous n'attendons plus de financements supplémentaires des pouvoirs publics », a expliqué Gabriel Bader à ProtestInfo. En ligne de mire, les prestations d'intérêt public que l'EREN fournit à la population du canton en lien avec d'autres partenaires. Aux yeux du Conseil synodal, seul le financement des visites dans les homes peut aujourd'hui encore être négocié.

Négociations avortées

Car du côté de l'Hôpital neuchâtelois (HNE), les négociations ont tourné court. La convention qui lie les deux institutions couvre aujourd'hui 40% des coûts des prestations que l'Eglise chiffre à 511 000 francs par an. La proposition initialement négociée visait à augmenter la part des HNE à 80%. Elle n'a pas abouti. Une nouvelle rencontre prévue en novembre n'a pas eu lieu. Du coup, une aumônerie drastiquement réduite est envisagée. Par ailleurs, la formation religieuse n'est plus reconnue d'intérêt public.

Mais le Conseil synodal estime que l'EREN ne doit pas rester dans une attitude attentiste, peut-on lire dans le rapport soumis à discussion hier. Les délégués se sont d'ailleurs engagés à jouer « un rôle multiplicateur dans leurs propres réseaux » sur la reconnaissance du rôle des Eglises par l'Etat (les catholiques sont aussi concernés). Reste que des décisions pénibles s'annoncent pour l'Eglise réformée. Les contributions de solidarité d'autres Eglises les repoussent à juin 2012. Les décisions concerneront directement la cinquantaine d'employés permanents. Pour l'heure, seuls des transferts de postes sont évoqués.

Budget dans le rouge

Dans le dossier des services funèbres*, le Conseil synodal est actuellement en discussion avec les pasteurs. En jeu : le lien entre l'accompagnement pastoral et le financement des actes ecclésiastiques, que l'Etat ne reconnaît plus d'intérêt public dans le cas des services funèbres. Les familles des défunts devront quoi qu'il en soit s'acquitter du paiement de la contribution ecclésiastique, proportionnelle à leur capacigé financière et plafonnée à 1500 fr. Cette solution devrait permettre à l'EREN d'économiser 250 000 francs par an.

Le budget 2012 prévoit un excédent de charges d’environ 750 000 francs, peut-on lire dans le communiqué de presse diffusé mercredi. Cet excédent découle essentiellement de la baisse des rentrées financières. Il devrait être partiellement maîtrisé par la dissolution de réserves pour un montant de 380 000 francs et la mise en place de mesures d’économie dont certaines sont encore en cours de réalisation.

Une séance de relevé est prévue le 18 janvier. La dissolution de la paroisse de langue allemande y sera notamment abordée.

A lire
ProtestInfo a concacré un article à la problématique de la transparence du financement des actes ecclésiastiques dans les Eglises romandes.

S. R.