La Suisse appelée à ne pas privilégier l'environnement au détriment de l'humain

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La Suisse appelée à ne pas privilégier l'environnement au détriment de l'humain

7 mai 2012
Alliance Sud exhorte la Suisse à mieux prendre mieux en compte les besoins des pays en développement. A New York, le deuxième tour des négociations préparatoires du sommet de l'Onu sur le développement durable «Rio + 20» a pris fin vendredi.

Vingt ans après le « Sommet de la terre » de 1992, celui-ci est censé apporter un nouveau souffle aux efforts en vue d'atteindre un développement durable, rappelle Alliance Sud dans un communiqué. Les préparations sont marquées par un grand clivage Nord-Sud. Avec une participation active de la Suisse, les pays industrialisés essaient de se soustraire à leurs responsabilités et d'enterrer des principes fondamentaux adoptés jusqu'ici.

Depuis le Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro, peu de progrès ont été réalisés, estime l'organisation. Le changement climatique continue de plus belle, les réserves d'eau potable et la biodiversité diminuent, l'exploitation des ressources non renouvelables atteint de nouveaux records. Et les pays industrialisés continuent à porter, de loin, la plus grande responsabilité par tête d'habitant pour un développement faux et non durable.

Responsabilité particulière des pays industrialisés

La Suisse fait partie, à New York, des pays qui veulent remettre en question la responsabilité particulière des pays industrialisés dans une transition vers le développement durable. Le Sommet de la terre de 1992 l'avait ancrée dans le principe de la responsabilité commune, mais différenciée. Celui-ci postule que les pays riches, en tant que principaux responsables de beaucoup de problèmes globaux, doivent jouer un rôle clé et soutenir financièrement et techno-logiquement les pays plus pauvres dans cette transition.

Bien qu'ils l'aient réaffirmé au sommet de suivi de 2002, à Johannesburg (Rio + 10), les pays industrialisés n'ont jamais mis en pratique ce principe. En vue de Rio + 20, ils essaient de l'évincer de la résolution finale et, au lieu de cela, d'imposer aux grands pays en développement des 
obligations comparables aux leurs. Ils mettent ainsi en péril le succès de la conférence et une entente sur des mesures communes et efficaces. La Suisse joue en cela un rôle moteur.

L'environnement au détriment de l'humain

C'est l'Office fédéral de l'environnement qui mène les négociations, elle tend de ce fait à donner trop de poids aux questions environnementales, estime Alliance Sud. Elle ne reconnaît que du bout des lèvres les questions de développement, qui sont d'une importance capitale pour les pays du Sud, poursuit l'organisation.

Alliance Sud exhorte la Suisse à se montrer plus coopérative vis-à-vis des exigences justifiées des pays en développement. Concrètement, elle doit abandonner son opposition au principe de responsabilité commune, mais différenciée et reconnaître la responsabilité principale des pays industrialisés dans la conversion vers un développement durable.

De surcroît, elle doit s'engager, conclut Alliance Sud, pour que la dimension sociale du développement durable et le droit des pays plus pauvres au développement soient explicitement reconnus. (comm.)