Les réformés et les luthériens français bientôt unis

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Les réformés et les luthériens français bientôt unis

10 mai 2012
Formellement, le mariage attendra 2013. Mais les fiançailles sont pour le week-end de l'Ascension (17-20 mai), à Belfort. Les 220 délégués des synodes (parlements) de l'Eglise évangélique luthérienne (EELF) et de l'Eglise réformée de France (ERF) y voteront leur futur cadre de vie commune. Actif au niveau européen, le pasteur suisse Thomas Wipf prendra la parole.


L’Eglise évangélique luthérienne et l’Eglise réformée de France se déclarent depuis longtemps « en pleine communion », c’est-à-dire en accord sur l’essentiel de la foi chrétienne et de la vie de l’Eglise, peut-on lire dans le communiqué de la Fédération protestante de France.

Ce modèle d’unité valorise la diversité réconciliée, au lieu de chercher l’uniformité dans laquelle chacun devrait renoncer à ce qu’il est. La future Eglise protestante unie de France représentera près de 350 000 protestants à travers le pays.

La réunion des synodes réformé et luthérien à Belfort permettra de préparer la phase finale du processus d'union, initié en 2007. Les textes de référence que sont la Constitution, le règlement d’application et les statuts seront validés: ils ont déjà été débattus et amendés lors d'une rencontre préparatoire en mars à Versailles. « Ils devront ensuite être acceptés aux degrés régional et local de l'Eglise. C'est un processus lourd », a expliqué le porte-parole de la manifestation Daniel Cassou à ProtestInfo. La prochaine étape sera le premier synode national de l’Eglise protestante unie de France, à Lyon, du 9 au 12 mai 2013.

ERF, poids lourd

L'ancien président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse Thomas Wipf prendra la parole en fin de synode, le dimanche 20 mai. Le pasteur zurichois et actuel président de la Communion d'Eglises protestantes en Europe se demandera si l'on se dirige « Vers une synodalité européenne? ». Au niveau français, l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine n'est pas concernée par ce mariage. Au total, les luthéro-réformés français comptent pour un tiers au sein de la Fédération protestante de France.

L'ERF, pour sa part, pèse à peu près dix fois l'EELF. Cette dernière, forte d'une trentaine de pasteurs pour 22 000 paroissiens, est actuellement implantée principalement dans le Pays de Montbéliard et en Ile-de-France. Les ressources des deux Eglises proviennent exclusivement des dons de leurs membres. Quelque 460 pasteurs d’origine luthérienne et réformée seront au service de la future Eglise protestante unie. « Ce chiffre est légèrement inférieur à ce qui serait souhaitable pour pourvoir l’ensemble des postes disponibles », peut-on encore lire dans le communiqué. (comm./sr)


Moitié du corps pastoral renouvelé


En dix ans, au sein des deux Eglises, près de la moitié du corps pastoral a été renouvelé. La moyenne d’âge est de 47 ans et 30 % des pasteurs sont des femmes. En 2009, 46 000 foyers ont versé des offrandes s’élevant à 25 millions d’euros, soit un don moyen annuel de 500 € pour l’ERF. Ces ressources sont employées à 30 % par les paroisses locales, à 45 % par les régions (rémunération des pasteurs...) et à 25 % par l’Union nationale (retraites des pasteurs, facultés de théologie, formation permanente, mission à l’étranger, etc.). La consolidation des finances des deux Eglises est en cours.
Lien
Vers le site de la future Eglise protestante unie de France avec des textes de référence et des liens vers les sites actuels des Eglises.