« Je suis partagé entre la tristesse et le soulagement », a expliqué Daniel de Roche, 57 ans, à ProtestInfo. Le pasteur fribourgeois a annoncé lundi 4 juin au synode (parlement) de l'Eglise réformée cantonale qu'il ne briguait pas de nouveau mandat. Il présidait le Conseil synodal (exécutif) depuis quatorze ans. A sa place, les délégués, réunis à Morat, ont élu Pierre-Philippe Blaser (Môtier-Vully), 44 ans, à la tête du Conseil.

« Je ne pouvais plus assurer l'unité au sein de l'EERF », explique celui qui incarnait les réformés du canton. En début d'année, Daniel de Roche s'était porté candidat à un poste dans une « oeuvre ecclésiastique en Suisse alémanique ». Sans succès. Depuis, sa volonté de quitter la présidence était parvenue aux oreilles de certains dans les rangs de l'Eglise. Du coup, le ministre bilingue a planché sur plusieurs scénarios, comme celui de ne rempiler que pour un à deux ans sur les quatre d'une législature. Il a finalement accepté une autre « opportunité professionnelle ». Et créé la surprise en se retirant après vingt-trois ans à l'exécutif.

« J'ai toujours oeuvré pour le renouvellement des forces, explique encore le quinquagénaire. Je devais aussi être cohérent. » Au niveau romand, il présidait la CER depuis l'automne 2009. Désormais plus membre d'un exécutif d'une Eglise membre, il devra lâcher cette casquette. Le bureau de la CER se réunit vendredi 8 juin et évoquera la question de son remplacement. C'est aujourd'hui le Neuchâtelois Gabriel Bader qui occupe la vice-présidence. Egalement membre depuis 2011 du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), son mandat est là aussi en suspens.

Daniel de Roche quitte une Eglise réformée fribourgeoise en bonne santé. Le conseiller synodal démissionnaire Samuel Gerber a présenté les comptes avec un excédent de recettes de 114 000 francs pour 2011. Les dépenses se sont montées l'an dernier à 1,7 mio. S. R.