Aujourd'hui imprimé à 360 000 exemplaires, Bonne nouvelle ne sera plus tiré qu'à 140 000 dès le printemps prochain. Lancé il y a douze ans, le journal atterrira désormais automatiquement dans les boîtes aux lettres des protestants du canton, via une distribution adressée. C'est ce qu'ont décidé à une large majorité les délégués au synode (parlement) de l'EERV réunis samedi à Bière.

« Ce n'est pas un repli, a précisé la pasteure Line Dépraz, conseillère synodale en charge du dossier. Nous envisageons d'ailleurs de garder une ou deux distributions tous-ménages sur les dix numéros d'une année. » Une campagne d'abonnements sera menée dans le courant de l'automne pour permettre à quiconque de continuer à recevoir le journal. Sa gratuité sera maintenue.

Pour l'institution, le changement est de taille. Voté en 2000, le choix d'un tous-ménages, à l'époque, répondait à la vocation de l'Eglise de toucher l'entier de la population. Aujourd'hui, l'EERV doit se rendre à l'évidence: Bonne nouvelle n'est lu que par un peu plus d'un Vaudois sur trois (39%). Soit grosso modo la proportion de protestants réformés dans la population du canton (34%). Le sondage mené par l'institut M.I.S. Trend ce printemps confirme donc celui mené en 2002. Le gaspillage de papier a aussi pesé dans la balance.

De plus, des problèmes récurrents de distribution n'ont cessé ces dernières années de susciter la grogne des lecteurs. En cause, le travail du Bureau vaudois d'adresses (BVA), principal partenaire de l'EERV dans la diffusion. Choisi pour réaliser des économies, il n'a jamais donné satisfaction, ont tonné plusieurs délégués.

Dès le printemps, Bonne nouvelle sera donc distribué par La Poste. Les coûts de distribution grimperont, mais la facture finale devrait baisser si l'aide à la presse est obtenue. De fait, c'est la tenue du fichier d'adresses, aujourd'hui en cours d'élaboration, qui risque de donner le plus de sueurs froides à l'état-major de l'Eglise. Il s'agira en effet pour lui d'intégrer les données fournies par l'Etat et donc de maintenir à jour pas moins de 140 000 noms, avec un taux de rotation évalué à 10% par an.

« La ligne rédactionnelle ne sera pas chamboulée, note Vincent Volet, rédacteur en chef depuis le lancement du journal. Nous affinerons peut-être notre profil réformé, tout en visant un public qui reste large. » Il n'est pas prévu de changement à la tête de Bonne nouvelle.

Ce changement de stratégie rapproche le mensuel vaudois de ses homologues romands, qui fonctionnent par abonnements: les Vie protestante de Genève, Neuchâtel et Berne-Jura. Bonne nouvelle s'intègre dans la communication de l'EERV qui comprend entre autres un site internet, des blogs et une application pour IPhone. S. R.